Toronto de retour !

657904195_TIFF22_BrandingGraphic_PressAprès deux éditions de format réduit du fait de la pandémie COVID-19, la 47° édition du Festival International de Toronto (TIFF, pour les habitués de l’acronyme anglais) aura été celle du retour à la normale de la manifestation. Réduit à une version minimale en 2020, limité du fait des restrictions de voyage à une dimension locale en 2021, le Festival a retrouvé en 2022 ses habitués du monde international du cinéma… et ses belles salles, qu’il s’agisse du Scotiabank si pratique pour les professionnels ou du Royal Alexandra et des autres immenses salles des projections publiques.

Cameron_Bailey_-_George_PimentelCameron Bailey, maintenant en charge de toutes les manettes de la manifestation, puisqu’il en est maintenant devenu le seul dirigeant, le  CEO, « Chief Executive Officer » a eu pour la première fois toute latitude pour composer une sélection à sa main, avec une équipe de programmation et administrative en grande partie renouvelée. Anita Lee, ancienne dirigeante du Festival Asiatique de Toronto et productrice a pris auprès de lui pour la première fois la position de coordinatrice en chef de la programmation. L’efficace responsable de la communication et de la presse, Maria Alejandra Sosa, est l’une des rares dirigeantes restée en poste.

Cameron Bailey a décidé de composer une manifestation plus resserrée qu’auparavant, avec des choix plus précis, limitant le nombre de films sélectionnés au total (plus de 200 tout de même !). Cela a rendu le festival plus agréable pour les festivaliers : ils pouvaient voir les films plus facilement que dans le passé, puisqu’il y en avait plus de projections.

Première mondiale pour The Fabelmans !

Affrontant une concurrence plus difficile qu’auparavant de la part du Festival de Venise, avantagé par le fait de n’avoir pas été interrompu par la pandémie, Cameron Bailey a réussi le coup de maître d’attirer à Toronto la première mondiale de l’émouvant film autobiographique de Steven Spielberg, The Fabelmans. fabelmans_01Le film fut très bien accueilli par le public cinéphile de la ville et a d’ailleurs obtenu le prix le plus marquant du Festival, le prix du Public « People’s Choice » – puisque le festival n’a pas de section compétitive, afin d’attirer les meilleurs sans les vicissitudes des rumeurs, des palmarès et des jurys. On le dit maintenant bien parti pour les Oscars, comme souvent les films récompensés à Toronto dans le passé. Le dauphin en fut Women talking, l’adaptation par Sarah Poley du roman homonyme de Miriam Toews à propos d’un groupe de femmes mnémonites de Bolivie qui essaye de combattre les abus sexuels de la secte religieuse patriarchique. Il fut suivi, sans surprise, de Glass Onion : A Knives Out Mystery, de Rian Johnson, un film d’action où Daniel Craig s’ébroue avec un plaisir visible à enfin sortir du costume de James Bond. Knives-Out-Glass-Onion

L’autre récompense marquante du festival, le prix de la section « Platform », au jury présidé par la réalisatrice Patricia Rozéma, est revenu à Riceboy Sleeps. Ce joli film canadien d’Anthony Shim retrace avec doigté la difficulté de l’insertion d’une famille coréenne dans ce pays. On notera aussi le prix du meilleur film canadien décerné à To Kill a Tiger, de Nisha Pahuja, qui traite de la difficile question des viols dans certaines communautés d’origine indienne, qui l’obtint devant Viking, intéressant film presque d’actualité, en somme, où un groupe de personnes sont choisis pour répliquer sur Terre en isolement en temps réel le comportement des astronautes du premier vaisseau parti pour la planète Mars afin d’en améliorer les décisions. Parmi les autres récompenses décernées par les jurys « parallèles », on notera enfin le prix Fipresci de la Critique Internationale décerné à A Gaza Week-end, de Basil Khalil, et le Prix Netpac octroyé à Sweet As, de l’australien Jub Clerc, qui suit les pas d’une adolescente aborigène qui s’accomplit lorsqu’on lui propose de faire de la photographie.

Bien sûr, le festival n’est pas uniquement limité à ces quelques prix et les 200 et quelques films présentés à Toronto ne se limitaient pas à ce palmarès. Outre les sections les plus courues, « Gala », « Platform » et « Présentations spéciales », le public torontois, resté fidèle malgré l’interruption due au COVID-19, pouvait aussi découvrir maintes œuvres dignes de vision dans les sections « Discovery », « Cinéma du monde contemporain », « documentaires », « films courts ». Enfin, les afficionados retrouvèrent les projections nocturnes de la section « Midnight Madness », cette section un peu particulière dédiée aux films de genre et de série B dont Noah Cowan avait eu l’idée il y a quelques années. Weird : The AL Yankovic Story d’Eric Appel, à la distribution menée par Daniel Radcliff et Evan Rachel Wood, y gagna d’ailleurs un prix du public propre à cette section.

movingon_01Les choix possibles chaque jour donnaient bien d’autres possibilité. Nombre de critiques ont ainsi apprécié Moving On, l’émouvante comédie douce-amère pleine d’humour de l’excellent réalisateur qu’est Paul Weitz où Jane Fonda et Lily Tomlin sont superbes, au mieux de leur forme… malgré leur âge qu’on ne dévoilera pas ici. Les amateur de films à grand public se régalèrent quant à eux de la performance de Jessica Chastain dans The Good Nurse, de Tobias Lindholm Ce film s’inspire de l’histoire récente d’une infirmière « lanceuse d’alerte » qui réussit à découvrir la personne assassinant les malades de son hôpital. Jessica Chastain vint en personne présenter son film dans la belle salle bondée du « Prince of Wales » sous un tonnerre d’applaudissements… qui fut presque égalé lorsqu’après la fin de la projection, on fit monter sur scène la « vraie » infirmière! Le festival rendit aussi un bel hommage aux cinéastes emprisonnés en ce moment par le régime iranien, en programmant No Bears, l’exquise allégorie de Jafar Panahi, d’ailleurs récompensé à Venise. Panahi s’y met en scène lui-même, en réalisateur interdit par la censure parvenant à diriger tout de même un tournage à distance, tout en étant en proie à l’inquisition des habitants, puis des autorités, du village où il s’est réfugié.

                                                          Les professionnels aussi

IMG_8590 copieLes professionnels habitués de Toronto ont aussi recommencé à trouver le chemin du festival et de son importante section « Industry ». Le grand stand d’Unifrance, sans aucun doute le plus fréquenté, accueillit vendeurs et acheteurs français pour leurs négociations. Il faisait face au stand d’European Film Promotion (EFP) qui regroupait nombre de cinématographies européennes. Les limitations dues à la pandémie ayant cessé, Unifrance comme l’EFP rassemblèrent à nouveau durant deux réceptions nombre de professionnels venus réseauter et se faire part de leurs trouvailles respectives.

Le festival organisa aussi de nombreux événements spécifiques pour souligner son grand retour, la présence de la populaire chanteuse Taylor Swift ou de Hillary Clinton en compagnie de sa fille Chelsea pour promouvoir leur série télévisée,  Gutsy women, en étant les plus marquants.

Pendant ce temps, là aussi, les restrictions ayant cessé, le festival s’empara comme en 2019 de la rue adjacente, devenue piétonne durant le premier week-end, pour accueillir amateurs d’autographes et badauds venus accumuler gadgets, cadeaux et victuailles distribués dans les stands provisoires installés par les sponsors du festival. Bref, un festival de Toronto 2022 qui sut se mettre à la portée de tous et toutes !

Philippe J. Maarek

La Mostra de Venise 2022

Martin McDonagh, Alice Diop et Luca Guadagnino ont été les grands gagnants de cette année, tandis que les films Netflix tant vantés sont repartis les mains vides. Après s’être rendu au 79e Festival du film de Venise armé de quatre films en compétition, Netflix est reparti les mains vides. Comme si se voir refuser  la compétition cannoise ne suffisait pas, le diffuseur a dû regarder le jury faire des choix hors champs – et politiquement engagés – à Venise.

Dans certains cas, le jury, dirigé par Julianne Moore et comprenant Audrey Diwan, la gagnante du Lion d’or de l’année dernière pour Happening, avait d’ailleurs tout juste ! Ainsi, le documentaire de Laura Poitras All the Beauty and the Bloodshed Blood Shedest excellent et méritait le Lion d’or. Martin McDonagh a écrit un superbe scénario pour The Banshees of Inisherin et méritait son prix, le gagnant du prix du meilleur acteur, Colin Farrell, est impressionnant comme toujours dans le film, même si deux prix pour les films semblaient excessifs. Enfin Cate Blanchett est brillante dans son interprétation d’une cheffe d’orchestre, même si le TAR de Todd Field est trop long. Avant la divulgation du palmarès, de nombreux critiques considéraient No Bears de Jafar Panahi comme le gagnant potentiel, et le jury a probablement eu raison en décernant au cinéaste iranien emprisonné son Prix Spécial. Lors de la conférence de presse de ce film, l’actrice du film Mina Kavani a noté à quel point c’était « un beau geste » d’avoir laissé une place vide sur l’estrade au nom de Panahi. « Il a une passion pour le cinéma et pense déjà à son prochain film », a-t-elle déclaré.

Luca Guadagnino a fait flotter haut le drapeau italien en remportant le prix du meilleur réalisateur pour son intrigante histoire d’amour cannibale, Bones and All. Il s’agit essentiellement d’un regard sur la jeunesse aliénée de l’Amérique, Taylor Russell remportant également le prix de la révélation pour ce film, où elle a joué aux côtés de Timothee Chalamet (peut-être que deux prix pour le même film étaient un peu trop là aussi…). « En regardant Cate (Blanchett), j’ai l’impression qu’elle va me donner des conseils à travers ses yeux », a déclaré Russell lors de la conférence de presse des gagnants.

De même, deux prix allèrent à la Française Alice Diop, le prix du Grand Jury et le prix du meilleur premier film, pour son Saint Omer. Il est basé sur l’histoire vraie de Fabienne Kanou, une étudiante diplômée au QI de génie, qui a inexplicablement jeté dans la mer sa fille âgée d’un mois à peine. Lors de son procès en 2016, Kanou a attribué ses actions à des forces malveillantes. Pourtant, peut-être que deux prix étaient un peu trop là aussi ?…

Parmi les films non récompensés, beaucoup figureront sans doute dans d’autres palmarès. Ainsi Hugh Jackman transmet habilement les difficultés d’être parent  d’un acteur de Melbourne, Zen McGrath, dans The Son, la suite donnée par Florian Zeller à The Father. Dans The Whale de Darren Aronofsky, Brendan Fraser, dans son premier rôle principal en près d’une décennie, excelle en tant que professeur d’anglais en ligne de 270 kilos confiné à la maison qui tente de renouer avec sa fille de 17 ans, interprétée par une excellente Sadie Sink (vue dans Stranger Things) . Dans Monica, d’Andrea Pallaoro, l’actrice trans Trace Lysette (Transparent) explore de nouvelles voies. Enfin, Ricardo Darin se démarque dans le très apprécié Argentine, 1985, qui pourrait se voir nominé aux Oscars comme meilleur film international.

Mais revenons au début. Noah Baumbach est un cinéaste talentueux, mais avec le film Netflix d’ouverture du festival, White Noise, qu’il a adapté du roman culte à succès de Don DeLillo en 1985 – et qui avait été jugé infilmable – il a probablement mordu plus qu’il ne pouvait mâcher. Arborant une chevelure dégarnie et une panse, Adam Driver y joue un universitaire d’âge moyen dans une petite ville américaine dans les années 1980. Lors de la conférence de presse du film, j’ai demandé à la star et ancien marine, qui a joué des personnages musclés dans des films hollywoodiens, si cela l’avait effrayé quand il s’est vu à l’écran. « Je suis très satisfait de la direction que prennent les choses », a déclaré Driver impassible, provoquant un rire dans la foule. « C’était une fenêtre sur l’avenir et je suis prêt. En ce qui concerne le look et la chute des cheveux, nous l’avons ajouté. J’ai pris du poids et nous avions un estomac de secours, que finalement nous n’avons pas utilisé! Et il y avait aussi la perruque, qui était inconfortable. » Quand j’ai demandé à Greta Gerwig, qui joue le rôle de sa femme (avec une grosse perruque frisée) si elle envisageait de faire de Driver sa poupée Ken, Driver a riposté avec effronterie : « Bien sûr ! » ce qui a été contré par un retentissant « Non! » de Gerwig. Cette dernière avait partagé la vedette avec Driver dans le fabuleux film de 2012 de Baumbach, Frances Ha. Gerwig et Baumbach forment depuis un couple et travaillent ensemble.

Les deuxième et troisième films de la compétition produits par Netflix, Athena de Romain Gavras et Bardo d’Alejandro Inarritu, n’ont pas suscité beaucoup d’enthousiasme (beaucoup pensent qu’Inarritu essayait d’imiter le succès de son compatriote mexicain Alfonso Cuaron avec Roma). BLONDE_STILLS_268917Il a donc été demandé à Blonde d’Andrew Dominik de tenir le fort Netflix dans la compétition. Magnifiquement tourné, le film, basé sur le roman de Joyce Carol Oates de 2000, mêle réalité et fiction pour réinventer la vie privée et publique de Marilyn Monroe. C’était un régal à voir sur grand écran. Il est vraiment dommage qu’il ne soit vu que sur le petit écran en France et dans la plupart des pays. Ana de Armas est exceptionnelle en tant que version partiellement fictive de Marilyn Monroe. Même si elle n’a probablement aucun espoir de gagner l’Oscar contre l’imposante Cate Blanchett, la performance de l’actrice cubaine devrait figurer dans la prochaine vague de récompenses. Casey Affleck, l’un des amis proches de Dominik depuis qu’ils ont réalisé L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (comme Blonde, une production de Brad Pitt, qui a également partagé la vedette) était au festival pour promouvoir le film hors-compétition Dreamin ‘ Wild. « J’ai vu Blonde et c’est incroyable », a déclaré Affleck avant la première du film. « C’est un film incroyable et magnifique. »

Dans Dreamin’ Wild de Bill Pohlad, qui avait réalisé Love & Mercy le film sur les Beach Boys, Affleck joue le rôle du musicien Donnie Emerson, qui se produisait en duo aux côtés de son frère Joe (Walton Goggins). L’histoire discrète d’un musicien talentueux dont le père (Beau Bridges) a vendu une grande partie de sa ferme pour soutenir la carrière musicale finalement ratée de son fils, convient parfaitement à l’acteur oscarisé de Manchester by the Sea. Affleck, qui avait envoyé son premier film à Venise en 2010, I’m Still Here, avec Joaquin Phoenix, reconnaît qu’avoir du succès dans le cinéma est un combat. « Lorsque nous avons amené Jesse James dans ce festival, l’accueil a été chaleureux, mais le reste du monde a pensé que c’était un désastre total. Un échec coûteux. Pendant longtemps, je me suis dit que ma plus grande réussite était d’être associé au film de Brad Pitt qui a le plus mauvais box-office. » 

En ce qui concerne les Oscars à venir et le futur succès public, le film de Venise à suivre est probablement The Banshees of Inisherin, où pour la première fois Martin McDonagh est retourné dans le pays de naissance de ses parents, l’Irlande, pour faire un film. À Venise, il a dit qu’il ne voulait pas tant faire une suite à In Bruges – où Farrell et Brendan Gleeson ont également joué – mais travailler à nouveau avec les acteurs. « Je voulais réunir ces gars-là et il semble incroyable que cela ait pris 14 ans ». McDonagh avait déjà décroché l’or avec Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, qui a eu sa première à Venise avant d’être nominé pour sept Oscars et de valoir celui de la meilleure actrice à Frances McDormand et celui du second rôle masculin pour Sam Rockwell.

Helen Barlow

Article Publié pour la première fois en Anglais sur Filmink.com.au 

Le 56e Festival International de Karlovy-Vary

« Un festival merveilleux dans une ville charmante », « Certains diraient que ce festival ne peut être égalé par aucun autre »… Ces citations éveillent la curiosité de ceux qui assistent pour la première fois au Festival international du film de Karlovy Vary en République tchèque. Le festival se déroule dans une période touristique (du 1er au 9 juillet 2022) où les longues files d’attente à l’aéroport sont l’occasion d’étudier et découvrir la programmation d’un festival d’une remarquable richesse et une ville dont le cadre est aussi charmant que son patrimoine culturel est riche.

À l’arrivée, l’installation se passe au mieux grâce à une organisation exemplaire. Le film d’ouverture passe dans deux salles. Une grande pour les VIP et une plus petite.Supererroi C’est un drame italien, dirigé par Paolo Genovese. Superheroes (Supereroi, 2021), une histoire avec une touche de tristesse sur un couple et ses tentatives de préserver cette flamme amoureuse qui souvent s’éteint ou se refroidit.

Après l’ouverture, à laquelle assistent la plupart des invités, le festival est entièrement accessible au public, et tous les films de la Compétition Cristal Globe sont projetés quotidiennement dans une grande salle de deux étages pouvant accueillir 1131 personnes. Il est évident que Karlovy Vary n’est pas l’un des festivals qui souffrent d’un manque de public! Dans chacune de ses 12 salles qui cumulent près de 3200 places disponibles tous les jours, il y a toujours du public qui espère une absence de dernière minute, pour se précipiter cinq minutes avant que le film ne commence afin d’occuper la place ainsi libérée. La vue d’un si grand public est un réel plaisir, d’autant plus que très peu quittent la salle avant la fin du film. Néanmoins, certains des films participant aux deux principales compétitions, Crystal Globe et Proxima ont réussi à épuiser ce public patient, qui exprime habituellement son admiration avec enthousiasme et des applaudissements chaleureux.

Chacun de ces deux compétitions comprenait douze films, dont cinq de pays d’Europe de l’Est comme la République tchèque, la Pologne, la Bulgarie et la Croatie, tandis que les autres venaient d’Iran, du Brésil, de l’Argentine, du Canada, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la Grèce et de l’Autriche. Le cinéma tchèque était fortement représenté avec deux films dans chaque compétition. Proxima a été présenté cette année comme une alternative à une précédente compétition consacrée aux films de l’Europe de l’Est. Les organisateurs ont considéré que leur rôle pour faire connaître ce cinéma à travers le Festival de Karlovy Vary est achevé puisque de nombreux festivals et nouveaux moyens de communication diffuse désormais des films de cette zone géographique. Par conséquent, ils ont souhaité ouvrir la compétition à d’autres pays. Cependant, les frontières entre les deux principales compétitions sont floues, bien que Proxima, soit censé être plutôt consacré à un cinéma qui n’hésite pas à expérimenter un langage cinématographique innovant en termes de forme et de contenu.

Quant à Crystal Globe, ses films s’adressent davantage à un large public. Cependant, les différences ne sont pas encore tout à fait tangibles, car il y a des films qui ont participé à cette compétition qui auraient peut-être eu leur place à Proxima. Par exemple, Les Ordinaires (Druhoradi) de l’Allemande Sophie Linnenbaum, qui se concentre sur les acteurs condamnés à jouer des rôles de figuration. Le style de ce film est loin d’être ordinaire, mais malheureusement, tout y est pesant : la direction, l’atmosphère et les personnages. Le film grec Silence 6-9 (Isihia 6-9) de Christos Passalis, aurait pu aussi concourir à Proxima, avec son étrange monde onirique. Dans cette histoire, Ares et Anna se retrouvent un soir dans une ville à moitié déserte entourée d’antennes et de bandes magnétiques. Dans cette fascinante atmosphère visuelle, presque hypnotique, deux âmes solitaires développent progressivement les sentiments d’une histoire d’amour mélancolique.

 Les Prix

Certains des prix de la compétition ont été une surprise, comme le Grand Prix obtenu par le film canado-iranien Summer with Hope (Tabestan Ba Omid) de Sadaf Foroughi. Le film a été produit par le Canada, mais tourné en Iran. Il traite des interdictions dans le pays, suggérant une relation homosexuelle entre un jeune homme et un entraîneur de natation, laquelle provoque la colère autour d’eux et sera la cause d’un crime dans une ville côtière touristique. Ce sujet a attiré l’attention sur un film, qui n’était certainement pas des plus mûrs, des plus profonds ni des plus intéressante. Borders of LoveParmi ces derniers, il faut citer le film tchèque-polonais The Borders of Love (Hranice Iasky) du réalisateur polonais Tomasz Winskyi qui a remporté un prix Fipresci de la critique internationale. L’histoire parle d’expériences sexuelles extraconjugales avec la connaissance et le consentement du partenaire habituel, dans une tentative de sonder la force du couple. Cette expérience de liberté sexuelle aboutit à cette conclusion inattendue qu’il y a des limites à ne pas franchir, car ceux qui le font en souffriront profondément.

L’espagnol You Have to Come and See It (Teneis que venir a verla) de Jonas Trueba, qui a remporté le Prix spécial du jury, est un film composé de miniatures cinématographiques émouvantes qui ne nécessitent pas de longues heures (64 minutes en tout) pour transmettre de profonds sentiments existentiels imprégnés d’une mélancolie envoûtante et d’un humour léger. Le film géorgien A Room of My Own (Chemi otakhi) de Loseb Bliadze a pour héroïne une jeune femme, Tina, qui a perdu son chemin dans la vie, mais qui, lorsqu’elle loue une chambre à la vibrante Meiji, commence progressivement à se découvrir, et à découvrir la vie, l’amour et le sexe dans la ville contemporaine de Tbilissi. Les actrices qui tiennent les deux premiers rôles de ce film, Taki Mumladze et Mariam Khundadze ont mérité leur prix d’interprétation.

the-wordLe prix de la réalisation a été remporté par un film dont le thème contraste avec d’autres oeuvres principalement axées sur la liberté individuelle et la sexualité. Dans ce film tchèque, The Word (Slovo), Beata Parkanova revient sur le passé, l’oppression du parti unique et la pression exercée sur un notaire connu pour sa droiture, dans une petite ville. Ce sera une épreuve difficile pour sa famille après qu’il ait préféré résister pour l’amour de ses principes. Ce drame intime illustre sur la puissance du mot « non » face à l’oppression. L’acteur Martin Finger y a gagné un prix d’acteur mérité.

Le prix spécial du jury Proxima est revenu au film hispano-argentin, La Pieta (La piedad) réalisé par Eduardo Casanova. Alors qu’Art Talent Show (Zkouska umení) dirigé par Adela Komrzy et Tomas Bojar a remporté le grand prix Proxima ainsi que le prix Fipresci de la critique internationale. Ce film aborde ces questions : Comment évaluer le talent artistique ? Quel rôle pour l’art dans le monde d’aujourd’hui ? Ce documentaire d’observation est aussi le portrait d’une institution, l’Académie des Beaux-Arts de Prague dont les réalisateurs ont filmé les concours.

Nada Azhari Gillon

 

Pour la liberation et la liberté d’expression des cinéastes iraniens

Communiqué de Presse de l’Union des Journalistes de Cinéma du 11 juillet 2022

L’Union des Journalistes de Cinéma constate avec tristesse que les arrestations arbitraires de cinéastes iraniens continuent à se produire avec maintenant l’incarcération des réalisateurs Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi. La libération immédiate de ces réalisateurs, reconnus dans le monde entier, récompensés dans les plus grands festivals de cinéma, comme Cannes ou Berlin, dont le seul tort est leur liberté d’expression, doit intervenir au plus vite.

La liberté d’expression des cinéastes, comme d’ailleurs des journalistes,  quel que soit le pays où elle a lieu, doit être garantie. L’Union des Journalistes de Cinéma exprime sa solidarité et son soutien aux cinéastes iraniens détenus.

Cannes 2022

Nos enfances

Quelques années en arrière, les personnages du premier film de jeunes réalisateurs, étaient souvent des trentenaires perdus dans leur vie, leur travail, leur couple et leur famille. Un écho de leur propre vie ? Cette année à Cannes, ils ont encore rajeuni et un nombre très surprenant de films dans différentes sélections avaient pour acteurs de jeunes enfants. Et pas seulement chez les jeunes cinéastes : le prix très spécial appelé Prix du 75°, créé pour récompenser les frères Dardenne (sans leur remettre une troisième Palme d’or), leur a été décerné pour Tori et Lokita, deux jeunes migrants en lutte contre la bureaucratie et les trafiquants de drogue. Le protagoniste d’Armageddon Time de James Gray (États-Unis d’Amérique) est un garçon de 11 ans vivant dans les années 1980.001_4177_D013_00346_R-H-2022

Bien sûr, tous ces réalisateurs ne faisaient pas que des films sur leur propre enfance, comme Jung July dans Next Sohee dénonçant la terrible pression exercée sur les jeunes stagiaires lycéens en Corée, ou Les Cinq diables de Léa Mysius, où l’étrange pouvoir d’une très jeune fille lui permet de voyager dans le passé. Alors pourquoi tant de films sur l’enfance ?

Ce peut être la fascination pour ce que l’être humain « non apprivoisé, non civilisé » est capable de ressentir, en termes de sensibilité, de soif de spiritualité, comme Salomée dans Alma Viva de Cristèle Alves Meira (France/Portugal) qui a des visions dans un village rural où toute femme indépendante peut passer pour une sorcière ; ou la liberté d’expression du jeune garçon dans Broker de Hirokazu Kore Eda (Japon) qui dit tout haut ce que pensent mais ne disent pas les adultes. Les enfants ont aussi une violence intérieure qui peut être fascinante comme dans Silent Twins de la réalisatrice polonaise Agnieszka Smoczynsk. L’amour inconditionnel y est une prison vécue et construite par deux sœurs jumelles qui les éloignent de l’extérieur, avec une fin dramatique.

C’est peut-être aussi un hommage à l’innocence perdue de notre monde : dans le Grand Prix Close de Lukas Dhont (Belgique), deux jeunes garçons, amis d’enfance très proches, commencent à s’éloigner lorsqu’ils perçoivent le regard des autres. Le Prix Fipresci des sélections « parallèles » ( La Semaine de la critique et La Quinzaine des réalisateurs) est allé à a71a1b4d2480384bdcd44e4d77f7f075Dalva, une production franco-belge d’Emmanuelle Nicot, un scénario bien construit pour le parcours d’une adolescente après de des années d’inceste et de manipulation. Les enfants sont une pâte malléable où le monde extérieur laisse sa marque. Essayer de s’intégrer peut être très difficile, comme pour Carlos dans Un Varon de Fabian Hernandez (Colombie) qui fait de son mieux pour être un vrai dur dans un environnement encore plus dur.

Alors que le monde s’est arrêté pendant la pandémie, nous avons été nombreux à avoir le temps de réfléchir au sens de notre vie et tout naturellement à nos origines. Dans Petit frère de Léonor Seraille (France), on comprend comment les premières années de la vie sont déterminantes pour la construction d’une personnalité. Pietro Marcello, avec L’Envoldéroule également l’histoire d’une jeune femme marquée par les premiers instants d’éveil à la vie et ses conséquences sur la personnalité qu’elle aura en grandissant.

Quelle que soit la raison de cette omniprésence de l’enfance dans toutes les sélections du Festival de Cannes, c’était très rafraîchissant de voir ces superbes acteurs, garçons et filles de la petite enfance à l’adolescence, si naturels, si nouveaux, si plein de vie. Dans ce premier Festival de retour à la normale (pas de test, pas de peur, presque pas de masque, de longues files d’attente, des salles combles et des Français grincheux), la présence lumineuse de tous ces jeunes enfants était un beau cadeau pour tous les spectateurs !

Magali Van Reeth

Le Palmarès officiel des longs métrages

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Palme d’or

TRIANGLE OF SADNESS (SANS FILTRE) réalisé par Ruben ÖSTLUND

Grand Prix ex-æquo

CLOSE réalisé par Lukas DHONT

STARS AT NOON réalisé par Claire DENIS (ph.ci-contre)Des Žtoiles ˆ midi (Stars at Noon)

Prix de la Mise en Scène

PARK Chan-wook pour HEOJIL KYOLSHIM (DECISION TO LEAVE)

Prix du Scénario

Tarik SALEH pour WALAD MIN AL JANNA (BOY FROM HEAVEN)

Prix du Jury ex-æquo

EO réalisé par Jerzy SKOLIMOWSKI

LE OTTO MONTAGNE (LES HUIT MONTAGNES) réalisé par Charlotte VANDERMEERSCH & VAN GROENINGEN

Prix du 75e Festival

TORI ET LOKITA réalisé par Jean-Pierre & Luc DARDENNE

Prix d’interprétation Féminine

Zar AMIR EBRAHIMI dans HOLY SPIDER (LES NUITS DE MASHHAD) réalisé par Ali ABBASI

Prix d’interprétation Masculine

SONG Kang-ho dans BROKER (LES BONNES ÉTOILES) réalisé par KORE-EDA Hirokazu

261628a2560e99b48684027f5706531bCaméra d’or

WAR PONY réalisé par Riley KEOUGH et Gina GAMMELL (ph.ci-contre)

Mention Spéciale Caméra d’Or

PLAN 75 réalisé par HAYAKAWA Chie

Disparition de Jean-Louis Commolli

IMG_5021Nous avons eu la tristesse d’apprendre le décès de Jean-Louis Comolli, qui avait obtenu le Prix 2017 de l’UJC pour l’ensemble de sa carrière.

D’abord critique de cinéma, Jean-Louis Comolli devint avec son ami Jean Narbonni l’un des piliers de ce qu’on peut appeler la « deuxième époque » des Cahiers du Cinéma. Partant de son amour des réalisateurs du Hollywood de la grande époque (Ford, Hawks…), il prit pourtant le tournant de la période « Mao » des Cahiers – tout en restant passionné de jazz.

Le second tournant de sa vie professionnelle fut le passage à la réalisation, avec notamment «  La Cécilia » en 1975 et « L’Ombre rouge » en 1981, transitions fictionnelles héritées de la période antérieure de sa vie, aujourd’hui des « classiques » de la fin du XX° siècle.

Dernier tournant, enfin, le passage au documentaire politique correspondant à une belle et intelligente prise de recul, marqué notamment par cette magnifique série de films sur Marseille et ses militants politiques, où il parvint à dresser en quelques années le portrait de la militance de tous les bords politiques locaux, ou quasiment.

Tout au long de sa vie, il resta aussi un critique et écrivain, avec des ouvrages indispensables sur le cinéma, comme son « Corps et cadre: Cinéma, éthique, politique » mais aussi sur son histoire personnelle (il était né en Algérie) avec « Une terrasse en Algérie ».

Homme d’une intelligence extrême, mais aussi chaleureux, c’était toujours un plaisir de deviser avec lui. Sa soeur, Annie, disciple bien connue de Jean Rouch, qui a ensuite fait une carrière universitaire, lui survit.

PJM

Communiqué de Presse du 13 mai 2022

L’Union des Journalistes de Cinéma, réunie en Assemblée Générale le 13 mai 2022, soutient par principe la liberté d’expression des critiques et journalistes de cinéma et s’oppose à toute forme d’interdiction professionnelle d’exercice uniquement basée sur leur nationalité

Les prix 2022 de l’Union des Journalistes de Cinéma

L’UJC a décidé pour la quinzième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. Quatre prix sont décernés pour 2020-21:

• le Prix de l’UJC 2022, pour l’ensemble de sa carrière, à François Forestier (« Le Nouvel Observateur »)

EO6A1636• le Prix de l’UJC 2022 de la jeune critique à Boris Szames (« SoFilm », « Gone Hollywood »)

EO6A1638• le Prix de l’UJC 2022 du meilleur entretien à Yal Sadat et Marcos Uzal, pour leur entretien avec Léa Seydoux dans « Les Cahiers du Cinéma » de Septembre 2021

• La Plume d’Or 2022 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la quinzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère au critique et historien du cinéma ukrainien Lubomir Hosejko.

Enfin les deux associations ont décidé de décerner cette année un prix spécial à Daria Badior, l’une des fondatrices de l’association ukrainienne des critiques de cinéma, et l’Association de la Presse Etrangère a décerné son Prix de la Mémoire du Cinéma au réalisateur Igor Minaev.Tousw

La Berlinale 2022 au prisme du COVID-19

02-goldener-baer_ORGAlors que la précédente édition de la Berlinale avait eu lieu à distance, les deux co-directeurs de la manifestation, le directeur artistique, Carlo Chatrian, et la directrice exécutive, Mariette Rissenbeek, avaient tenu à ce que sa 72e édition ait lieu en « présentiel ».  Mais la pandémie a considérablement réduit leur liberté de manoeuvre, les autorités leur ayant imposé des mesures sanitaires de plus en plus fortes au fil des jours.

La Berlinale a donc été profondément modifiée, d’abord et avant tout par l’annulation du Marché du Film en « présentiel ». Il fut uniquement organisé en ligne, comme en 2021, alors que le festival à proprement parler se déroulait dans les salles de cinéma. En revanche, dans celles-ci, la jauge fut réduite à un fauteuil sur deux occupé, et avec des places numérotées à réserver sur Internet. Les autorités imposèrent en outre des conditions draconiennes pour les journalistes qui s’étaient déplacés: un test antigène quotidien leur était demandé pour accéder aux projections de presse, mêmes s’ils avaient eu trois injections de vaccin! Enfin, la durée de la manifestation fut réduite pour les visiteurs: les quatre derniers jours furent réservés à des reprises pour le public berlinois, afin de lui donner un peu plus de facilité d’accès aux films.

Dans ces circonstances, la sélection fut paradoxalement plus limitée que celle de 2021, où la Berlinale avait entièrement lieu à distance. Ne pouvant pas se déplacer à cause des conditions de voyage extrêmement difficiles, les producteurs de nombreux pays non européens décidèrent apparemment de concentrer leurs efforts sur le Marché du Film. Ils délaissèrent les sélections officielles, donnant ainsi à la Berlinale 2022 l’air d’un festival… européen, à quelques exceptions près.

De ce fait, le cinéma français, probablement celui qui a le mieux traversé les deux années de pandémie du fait de l’important soutien étatique aux tournages de ce pays, domina très largement la Berlinale 2022 – impression renforcé par le choix de la Berlinale de rendre un hommage spécial à Isabelle Huppert. Cela donna du fil à retordre au Jury du Festival présidé par Night Shyamaln pour composer un palmarès diversifié!  Ainsi, alors qu’on attendait plutôt Claire Denis pour l’Ours d’Or, la récompense suprême, pour Avec amour et acharnement, porté par Juliette Binoche et Vincent Lindon, le film fut finalement le récipiendaire de l’Ours d’Argent de la meilleure réalisation, certes bien mérité. C’est une autre réalisatrice, l’Espagnole Carla Simòn, qui emporta l’Ours d’Or du meilleur film pour Alcarràs.

202206698_1Le palmarès de la Berlinale 2022 fut d’ailleurs presque exclusivement féminin, à peu d’exceptions près, puisque les récompenses destinées aux acteurs/trices ne sont plus genrées à Berlin depuis 2021. L’actrice germano-turque Meltem Kaptan emporta ainsi, certes à juste tirtre, le prix d’interprétation pour sa magnifique prestation dans Rabiye Kurnaz gegen George W. Bush du réalisateur allemand Andreas Dresen. Elle y incarne avec brio une mère de famille dont la vie prend une tournure inattendue quand elle découvre que son fils est incarcéré à Guantanamo. L’entregent de Melten Kaptan qui sait émouvoir sans jamais verser dans un tragique outré, bien aidé par la direction bienveillante d’Andréas Dresen, permet de rendre compte de cette histoire authentique sans jamais verser dans la complaisance. Le film valut d’ailleurs également le prix du meilleur scénario à Laila Stieler. Le prix du meilleur second rôle revint également à une actrice, l’indonésienne Laura Basuki, pour sa prestation dans Nana (Before, Now and Then) de Kamila Andini. Parmi les autres récompenses, on notera le Grand Prix décerné à The Novelist’s Film, du Coréen du Sud Hong Sangsoo, et le  prix de la meilleure contribution artistique décerné à Everything will be OK de Rithy Panh et Sarit Mang. Ces derniers ont conçu un essai cinématographique qui mêle animation et images d’archives en dénonçant, en somme, le rôle néfaste et autodestructeur de l’être humain.

202203414_3Cette volonté manifeste de diversifier le palmarès fait sans doute regretter que d’autres films français ou majoritairement français présentés en compétition aient été de ce fait écartés du palmarès. On y regrettera en particulier l’absence du Peter von Kant de François Ozon. Cet hommage au fond tout aussi grinçant que Les Larmes amères de Petra von Kant de Fassbinder dont il s’inspire ouvrit la compétition avec bonheur, dans le contexte berlinois qui lui convenait tout à fait. Il est emmené par un Denis Menochet impérial dans le rôle principal, et mérite incontestablement le détour.

Le prix de la FIPRESCI de la critique internationale revint à Leonora Addio de Paolo Taviani, à Bettina, de Lutz Pehnert, pour la section Panorama, à Supernatural de Joge Jácome pour le Forum et à Coma de Bertrand Bonelloi pour la section « Rencontres ».

En effet, 202204276_1tout en étant donc d’un format réduit, la Berlinale 2022 avait tenu à maintenir l’ensemble de ses sections traditionnelles, comme aussi la section Berlinale Special où le nouveau film de Dario Argento, Occhali Neri, attira l’attention. Les festivaliers bénéficièrent même, comme à l’accoutumée, d’une jolie rétrospective consacrée à trois des meilleures actrices des « Screwball comedies » américaines des années 1930, Rosalind Russell, Mae West et Carole Lombard. On pouvait ainsi à l’occasion s’échapper de notre siècle si pesant en ce moment en se rendant aux projections publiques du cinéma du musée d’histoire, le Zeughaus Kino, qui les accueillait!

Philippe J. Maarek

No Man of her own: Photo British Film Institute, courtesy of Universal Studios Licensing, LLC

Aide exceptionnelle aux pigistes

L’Etat a ouvert une aide exceptionnelle aux pigistes lésés par la pandémie. Un premier volet a été effectué en décembre 2021, et une seconde possibilité va être ouverte en février 2022. Les conditions de cette aide figurent notamment sur le site de “Profession pigiste” à l’adresse :  https://pigiste.org/ce-quil-faut-savoir-sur-laide-sociale-aux-pigistes/

 

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