Les prix de l’UJC 2019

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Sans titreLors d’une cérémonie de remise de prix organisée en partenariat avec l’Association de la Presse Etrangère à la Mairie du 4° arrondissement de Paris, l’Union des Journalistes de Cinéma a remis ses quinzième prix annuels, destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. Quatre prix ont été décernés en 2019 par le jury formé par le Conseil de l’UJC:

• le Prix de l’UJC 2019,pour l’ensemble de sa carrière, à Marie-Noëlle Tranchant (« Le Figaro »)

le Prix de l’UJC 2019 de la jeune critiqueà Jean-Baptiste Heimburger (« Amorces.net »)

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2018 à Yann Tobin (NT Binh) pour “la série d’entretiens sur les comédies musicales” dans « Positif  » d’octobre 201

• La Plume d’Or 2018 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la treizième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Helen Barlow, journaliste australienne qui couvre le cinéma français depuis 30 ans

Enfin, l’Association de la Presse Etrangère remit son « Prix de la Mémoire du Cinéma » au compositeur Vladimir Cosma après la projection d’un clip effectuant un efficace florilège d’échantillons de ses musiques les plus célèbres.IMG_9566

Stockholm 2019

Le 30° Festival de Stockholm

Le Festival international du film de Stockholm a célébré son 30e anniversaire cette année. Helen Barlow s’est entretenue avec sa directrice artistique, Git Scheynius, alors qu’elle faisait partie du jury FIPRESCI de la section Open Zone de l’événement:

SFF2019-Git-Scheynius-Foto-Knut-KoivistoGS:  » Nous voulions créer une nouvelle plate-forme pour un film de qualité à Stockholm, nous avons donc lancé le festival du film en 1990″, se souvient Scheynius. « La première édition n’a duré que quatre jours et s’est transformée en un événement cinématographique toute l’année.« 

Elle l’a créée avec son mari, journaliste à la télévision et autrefois distributeur et acheteur de films, Ignas Scheynius, et Kim Klein, directrice artistique pendant trois ans avant qu’elle ne prenne le relais. Bien que son mari ne fasse pas officiellement partie du festival, son initiative, puis sa connaissance des films et ses contacts avec l’industrie lui ont apporté un soutien précieux:

GS:  » Ignas a pris l’initiative et nous a demandé à Kim et à moi, de le rejoindre. Nous avions trois activités différentes. J’étais productrice, et Kim avait un ciné-club à Stockholm que Ignas et moi-même visitions souvent. Nous avons donc appelé nos amis, environ cinquante personnes, et nous avons lancé le festival sans argent. Nous avions loué un appartement d’une pièce. Nous avions un ordinateur et un fax, et comme nous étions très nombreux dans ce petit appartement, vous deviez réserver votre tour pour l’ordinateur et si vous étiez en retard, vous pouviez attendre jusqu’à 1h du matin pour pouvoir y travailler ! La présentation était de haute qualité et très professionnelle, alors les gens pensaient que nous étions parrainés par SF Studios ou par l’organisme de financement suédois, mais ce n’était pas le cas. Nous avions juste tous travaillé très durement. « 

Alors, comment avez-vous finalement obtenu un financement?

GS: « Il nous a fallu 12 ans avant que le festival puisse être entièrement financé. Ce fut un long combat, mais nous avons toujours eu un très bon soutien de la ville de Stockholm et du public. Ils voulaient vraiment ça. Mon objectif a donc toujours été de nous construire en tant qu’organisation culturelle, non seulement l’événement principal en tant que festival international du film, mais également en tant qu’événement pouvant communiquer avec les enfants. Il était également important d’organiser des projections en extérieur. Après dix ans, nous avons lancé un festival du film pour enfants et des projections en plein air. Environ 25.000 personnes assistent au ‘Stockholm Film Festival Junior’. En outre, en août, nous organisons trois grands événements en plein air et un festival du film sur mobile. « 

Comment avez-vous réussi à gérer le Festival, tout en élevant trois enfants ?

GS: « Ce fut un combat, bien sûr, mais vous devez créer un groupe autour de vous qui vous soutienne, y compris des grand-mères et des amis. Organiser un festival de cinéma n’est pas quelque chose que l’on fait seul. Vous avez besoin de beaucoup de gens. Notre organisation est composée de 14 personnes qui travaillent toute l’année. En août, nous montons à 58 personnes qui travaillent à court terme. Puis, un mois avant le festival, nous en sommes à 400 personnes, et il y a aussi des volontaires bénévoles.

Pourriez-vous nous donner quelques lignes directrices de votre sélection?

GS: « Un tiers du programme SIFF est dédié aux cinéastes débutants. Nous mettons également l’accent sur les films de réalisatrices. Cette année, 40% des films sont réalisés par des réalisatrices. Beaucoup des réalisateurs sélectionnés assistent au Festival. « 

Pourtant, alors que la compétition SIFF compte 17 films dont 6 films dirigés par des femmes, la section « The Open Zone » ne compte qu’un film réalisé par une réalisatrice sur 20 ?

GS: « Cette section est destinée aux cinéastes plus établis. Bien sûr, avec les courts métrages et les documentaires, la représentation féminine est plus élevée. Hélas, plus un film coûte cher, et moins on voit de femmes. C’est un problème dans le monde entier et également dans l’industrie cinématographique. Quand j’ai commencé, j’étais très seule en tant que femme directrice de festival et je pensais que cela pourrait être résolu dans les années qui allaient suivre. Mais ce ne fut pas le cas. Après quelques années, nous avons décidé de rechercher davantage de projets dirigés par des femmes. Cette année, nous avons été très heureux de remettre le ‘Stockholm Visionary Award’ à Céline Sciamma, directrice extraordinairement talentueuse. Nous sommes également heureux que Rosanna Arquette reçoive le ‘Stockholm Achievement Award’ pour sa belle carrière auprès d’auteurs comme Scorsese, Tarantino et Besson, mais aussi parce qu’elle est une icône en matière de harcèlement sexuel. Elle a également participé à un séminaire que nous avons organisé avec le mouvement suédois #MeToo. »

L’autre festival de cinéma suédois de premier plan a lieu à Göteborg. Quels sont vos rapports avec lui?

GS: « Je pense que chaque ville devrait avoir son propre festival. C’est bon pour la vie culturelle et pour la réputation de la ville. La Suède est un pays très vaste et si vous organisez un festival suédois dans le sud du pays, à Göteborg, cela n’implique pas tellement le monde de l’industrie et le public de Stockholm. Nous organisons donc deux grands festivals de cinéma en Suède. L’un est à Göteborg et l’autre à Stockholm. Il n’y a pas de différence entre nous.« 

 Entretien réalisé par Helen Barlow

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Les prix de la compétition officielle:
Meilleur film: Song Without a Name de Melina León 
Meilleur réalisateur: Mark Jenkin pour Bait 
Meilleur premier film: You Deserve a Lover de Hafsia Herzi 
Meilleur scénario: Synonyms de Nadav Lapid et Haim Lapid
Meilleure actrice: Nina Hoss pour The Audition
Meilleur acteur: Bartosz Bielenia pour Corpus Christi 
Meilleure Cinématographie: Inti Briones pour Song Without a Name

Les prix de la section « documentaires »:
Meilleur documentaire: One Child Nation de Nanfu Wang et Jialing Zhang
Stockholm Impact Award: Kantemir Balagov pour Beanpole  
Stockholm Rising Star Award: Celie Sparre 

Courts-métrages  
Meilleur court-métrage: Kingdom Come de Sean Robert Dunn 

Prix FIPRESCI de la Critique Internationale
Grâce à Dieu de François Ozon 

Toronto 2019

L’an 1 du TIFF de Toronto pour le duo Bailey-Vicente sous le signe de la parité et de la diversité

Les yeux de la profession cinématographique étaient tournés vers la 44eédition du Festival International du Film de Toronto – désormais connu en Amérique du Nord sous son acronyme, TIFF. Elle marquait en effet l’an 1 de la nouvelle direction du Festival, après plus de deux décades sous la direction de Piers Handling, qui en a fait l’un des plus importants rendez-vous du cinéma mondial.

Bailey VicenteLa transition avait en fait été préparée de longue date, puisque Cameron Bailey, le nouveau co-directeur et directeur artistique du festival avait été intronisé dans cette seconde fonction dès 2012. Certes nouvelle du côté du manche, mais fréquente habituée du festival comme invitée, était sa co-directrice et directrice exécutive, Joana Vicente, venue de la production indépendante new-yorkaise. La transition avait donc tout pour se faire en douceur, et, en vérité, un observateur non averti n’aurait sans doute pas vu trop de différences entre le millésime précédent de la manifestation et celui de 2019, ce qui est sans aucun doute un compliment. En effet, ce n’est pas une petite affaire que de piloter sans heurts une opération aussi colossale sur trois registres au moins : la sélection de plus de 300 film internationaux ; l’organisation de projections publiques attirant des dizaines de milliers de Torontois; l’accueil des professionnels internationaux du cinéma pour ce qui est tacitement devenu l’un des principaux marchés du film de l’année.

C’est aussi apparemment sans heurts que le tandem Bailey-Vicente a renouvelé une bonne partie de l’équipe permanente du festival, du côté de la programmation, comme de l’accompagnement des films. L’équipe de programmation était en particulier pour la première fois dotée d’une directrice au côté de Cameron Bailey, Diana Sanchez, ancienne directrice artistique du festival de Panama, entre autres. « Elle constitue l’apport le plus important du Festival de Toronto cette année de mon point de vue » nous a confié Cameron Bailey. Le reste de l’équipe a également vu de nombreuses transformations en 2019, de la promotion de Jennifer Frees comme Vice-Présidente des partenariats à la nomination d’une directrice intérimaire de la Communication, Alejandra Sosa, qui avait pourtant l’air de connaître la manœuvre comme une vétérane.

Pour les festivaliers, la continuité entre 2018 et 2019 fut surtout visible par l’importante place faite à la diversité, et surtout au cinéma féminin et à la parité, qu’il s’agisse aussi bien de l’équipe de programmation que des films sélectionnés. Toronto sembla ainsi remiser aux oubliettes de l’histoire le Festival de Venise 2019 qui se vantait crânement de ses choix « non genrés ». Une constante, sans aucun doute, chez Cameron Bailey, qui oriente depuis quelques années la sélection dans ce sens – son passé personnel d’enfant britannique immigrant au Canada mais d’une famille originaire de la Barbade jouant sans aucun doute ici. Un très beau choix de films réalisés par des femmes, et non des moindres, montra en effet qu’il suffit de se pencher suffisamment pour trouver de nombreux films de qualité faits par des femmes en 2019 ! Le bouche-à-oreille dans ce sens fut sans aucun doute mené par l’excellent Proximad’Alice Vinocour, dans la section « Platform ».Proxima

La réalisatrice parvient à renouveler le genre du cinéma de la conquête de l’espace en montrant avec une mise en scène toute en nuances comment une jeune femme, astronaute s’entraînant à une mission d’une année, tente de concilier son absence à venir et déjà forte avec sa situation de mère séparée d’une petite fille. Le rôle est tenu avec un brio tout de retenue par une Eva Green remarquable qui fait ici un beau retour au premier plan. Elle est sans doute bien partie pour les Oscars ! Fort remarqué également, cette fois dans la section « Galas », fut A beautiful Day in the Neighborhood, réalisé par Marielle Heller, qui donne ici une partition en or à Tom Hanks, dans l’un de ses plus beaux rôles. Il personnifie à merveille Mr Rogers, le présentateur durant plusieurs décennies d’une émission de télévision pour les enfants à l’empathie extraordinaire. Ajoutons encore, rien Lopezque pour la section « Galas », le populaire – et un peu tapageur – Hustlers, dû à Lorene Scafaria, dont Jennifer Lopez est la vedette en strip-teaseuse au grand cœur, et d’autres encore, puisque la parité hommes-femmes était quasiment atteinte dans toutes les sections du festival. La preuve fut largement faite à Toronto que l’on peut aujourd’hui alimenter un festival de cinéma avec des films de femmes en nombre…

Jojo Rabbit« Prix Grolsch » du public

On sait que le Festival de Toronto est non compétitif, ce qui est l’un de ses principaux atouts, notamment pour les productions hollywoodiennes qui ne le dédaignent pas, d’autant que ses projections publiques en font quasiment des tests pour les distributeurs. Quelques prix y sont toutefois décernés, à commencer par le « Prix Grolsch » du public, qui revint cette année à Jojo Rabbit, une comédie grinçante de Taika Waititi. Elle suit les pas d’un petit garçon embrigadé dans les jeunesses hitlériennes durant la Seconde Guerre Mondiale. Il croit voir Hitler le guider dans des visions incarnées par le réalisateur lui-même, qui le ridiculise de plus en plus au fur et à mesure de l’avancement du film. Le « Prix Canada Goose » du meilleur film canadien revint à Antigone, de la québécoise Sophie Deraspe, une transposition contemporaine à Montréal du drame de Sophocle. Parmi les autres prix décernés à Toronto, on citera bien sûr les deux Prix Fipresci de la Critique Internationale, l’un pour la section « Discovery », qui échut à Murmur, de la canadienne Heather Young, et l’autre pour la section « Présentations Spéciales », qui échut à How to build a Girl, de la britannique Coky Giedroyc – à nouveau deux films réalisés par des femmes! Le prix du jury de la section « Platform », enfin, se tourna vers Martin Eden, une coproduction Italo-française de Pietro Marcello tournée en Super 16 mm.

Naturellement, le festival de Toronto, avec ses trois centaines de films, ne se résume pas aux quelques titres que nous avons cités. Le public se pressa ainsi en particulier aux projections des films directement venus de Venise, à commencer par Ad Astra, de James Gray. Ce film relance de manière spectaculaire la carrière de Brad Pitt, tout de mesure en astronaute introverti à la recherche de son père perdu dans les cieux. JokerOn vit aussi à Toronto le « Lion d’Or » de Venise, Joker, de Todd Philips, qui renouvèle le genre du film de « superhéros » et remet brillamment en orbite Joaquim Phoenix. En revanche, le grand absent fut le Lion d’Argent de Venise, J’accuse de Roman Polanski, le réalisateur étant banni d’Amérique du Nord pour les raisons que l’on sait.

Éclectique, divers, le Festival de Toronto accueille aussi des films expérimentaux dans sa section « Wavelengths », des films d’horreur ou « marginaux » dans sa section « Cinéma de Minuit », des documentaires, et même une section de séries télévisés pour sa cinquième édition, renouvelée sous l’égide du programmeur Geoff Macnaughton… Bref, de quoi satisfaire le public de Toronto, dont on admire chaque année la patience inébranlable à faire des queues de plusieurs heures pour voir des films d’auteurs inconnus des salles de cinéma de la ville en temps ordinaire! L’ouverture du TIFF au public local se traduisit d’ailleurs aussi par la piétonisation de la rue qui borde le « Bell Lightbox », durant le premier week-end. Concerts gratuits, distribution de cadeaux en tous genres et « food-trucks » bariolés, ajoutèrent au côté bon enfant du festival.

Les professionnels au rendez-vous du premier week-end

Les professionnels du cinéma du monde entier furent à nouveau en 2019 au rendez-vous de Toronto, qui devient semble-t-il de plus en plus le marché du film terminé, par opposition à Cannes où l’on achète les films sur projets. Comme à l’accoutumée, ils se bousculèrent lors du premier week-end. Ils trouvaient dans l’hôtel Hyatt, leur quartier général, une bibliothèque de visionnement du festival, et les stands de plusieurs organismes de promotion du cinéma.

Unifrance, l’organisme de défense du cinéma français, était bien sûr là, avec un grand stand extrêmement actif, tout comme « European Film Productions », l’organisme intereuropéen de promotion du cinéma, qui compta au sein de la programmation du festival la Miami_Film_Market©Laurent CampusUniFrancebagatelle de 54 longs métrages où intervenaient producteurs ou acteurs découverts par ses opérations « Producers on the move » ou « European Shooting Stars ». Le Dga d’Unifrance, Gilles Renouard, et la directrice d’EFP, Sonia Heinen, profitèrent d’ailleurs de leur présence simultanée au festival pour signer un accord lançant une entreprise commune de promotion du cinéma, « Le marché de Miami du cinéma français et européen », au côté de Jaie Laplante, le directeur du Festival de Miami (Photo).

Le problème Netflix aussi à Toronto

La controverse internationale qui concerne les films produits ou achetés par Netflix s’introduisit à Toronto de façon inattendue. Le Festival, comme Venise, par exemple, accepte tous les films que ses programmateurs jugent dignes d’être sélectionnés. Il a ainsi programmé Roma dès l’an dernier. Mais cette année, il fut gêné dans son organisation par la décision de la société Cinéplex de refuser d’accueillir les films liés à Netflix ou toute autre compagnie de streaming vidéo direct dans la multisalle qui héberge l’essentiel des projections réservées à la presse et aux professionnels, le « Scotiabank ». Les salles de cinéma nord-américaines réclament en effet en général une fenêtre d’exclusivité de 90 jours avant le passage au streaming forfaitaire. Le festival dut donc reprogrammer une bonne douzaine de films et les loger in extrémis dans ses propres salles, celles du « Bell Lightbox ». Un contretemps transparent pour les festivaliers, certes.

Sans aucun doute, avec le bonus constitué par leur ligne directrice paritaire et diverse de qualité, Cameron Bailey et Joanna Vicente ont bien maintenu en 2019 le Festival International de Toronto 2019 comme l’un des quatre plus grands rendez-vous du cinéma mondial, avec Berlin, Cannes et Venise.

Philippe J. Maarek

Cannes 2019

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Once upon a time in Hollywood… et à Cannes: Quentin Tarantino combat le gang Manson et les médias et est heureux avec sa femme.

A la veille de la cérémonie du Palmarès du Festival de Cannes, le traditionnel dîner des « présentateurs des prix » s’est tenu sous la tente de l’Agora près du Palais des Festivals. Aux tables approvisionnées par le chef Bruno Ogier,  étaient assis, entre autres, Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, Sylvester Stallone, Michael Moore, Alejandro Inarritu et ses collègues du Jury, le Délégué général Thierry Frémaux, le Président Pierre Lescure, et Quentin Tarantino et son épouse Daniella Pick. A la fin du dernier met, les musiciens Mariachis mexicains sont entrés dans la salle – en l’honneur du président du jury – et ont fait sursauter les convives avec des chansons rythmées bien connues. Tarantino, qui adore les fêtes, chantait à tue-tête et Daniella l’a rejoint. Je lui ai demandé si, en tant qu’ex célibataire endurci, il était satisfait de s’être marié (avec une chanteuse d’origine israélienne). « Je suis très heureux et fier de ma femme israélienne« , s’est exclamé Tarantino avec enthousiasme, retournant au chant et à la danse mexicaine. Danielle a poursuivi en disant que leur mariage jusqu’à présent était heureux, que Quentin était un mari sensible et aimant, et que ce mariage allait durer longtemps.

 Plus tôt, lors de la conférence de presse de son film Once upon a time in Hollywood, on a demandé à Tarantino si et comment il avait changé depuis sa venue au festival il y a vingt-cinq ans, quand il avait raflé la Palme d’or avec Pulp fiction. Sa réponse a fusé immédiatement : « Je me suis marié il y a six mois, je n’avais jamais fait ça avant, et maintenant je sais pourquoi… j’ai juste attendu la bonne fille. » Daniella a vraiment prouvé à Cannes que Quentin ne pouvait pas se passer d’elle, elle s’est occupée de tous les petits détails des événements dans lesquels son mari était impliqué, s’est assurée qu’il avait l’air aussi correct que possible et tous les deux ont souvent fait preuve devant tous de leur affection mutuelle. Bref, à l’âge de cinquante-six ans, l’enfant terrible d’Hollywood a finalement volontairement succombé à sa « dresseuse » et semblait très content tout en ne dédaignant pas de continuer à courir à toute allure pour son plaisir afin de s’affronter aux médias.

Le lendemain, Tarantino était le seul des participants du dîner n’ayant reçu aucun prix mais il a choisi quand même de rester à Cannes et de monter les marches du Palais des Festivals, profitant jusqu’à la dernière minute de la fête. La participation de Tarantino n’était pas considérée comme acquise, dix ans après queInglourious basterdsait participé à la compétition sans être primé. Certes, il y a vingt-cinq ans, Cannes a donné un formidable coup de pouce à sa carrière en remettant la Palme d’Or à Pulp fiction, mais depuis, il est reparti bredouille (sauf pour le prix le prix du meilleur acteur décerné à Christoph Waltz pour Inglourious basterd. Tarantino a blâmé les médias, en particulier les médias américains, et a été considéré par eux comme l’un des principaux responsables de la décision du festival prise l’année dernière d’annuler les avant-premières pour les journalistes qui suivent le festival. Une décision sur laquelle on est d’ailleurs en parti revenu cette année, notamment grâce à l’intervention de l’Union des Journalistes de Cinéma. Le Délégué général du festival Thierry Frémaux expliquait à l’époque cette décision par sa volonté   « de ne plus voir les équipes monter avec des mauvaises mines sur le tapis rouge« . Tarantino lui-même a dit à VanityFair: « Ce festival m’a laissé un goût amer. J’étais très excité par la première projection du film pour la presse à 8h30 du matin, mais voir tous ces gens courir vite de la projection pour être les premiers à publier les critiques déjà préparées… c’était un peu déprimant, ça a brisé la magie, je ne me souviens pas d’une telle fièvre, autrefois les gens prenaient  plus du temps pour digérer les films, il y avait de la bonne volonté … Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à m’entretenir en tête-à-tête avec un journaliste américain. Cela me coûte trop cher… « 

Les entrevues formelles ont donc été uniquement menées en groupes ou en conférence de presse, dans une atmosphère de suspicion et de pression de la part de la production. Tarantino a su attiser la colère de nombreux journalistes lorsqu’il leur a demandé dans un communiqué spécial avant la projection, d’éviter le « spoiler » et de ne pas révéler le tournant de l’intrigue « afin de ne pas nuire au plaisir des futurs spectateurs ». Et ce, pour un film officiellement en compétition à Cannes…

Les « responsables » de la production qui l’entouraient semblaient également se soucier du « politiquement correct » et imposaient aux journalistes d’éviter les sujets délicats, comme les agissements du producteur Harvey Weinstein, que Tarantino décrivit pourtant un jour comme « un père qu’il n’avait jamais eu…« . Ou de poser trop de questions sur le sor d’un des personnages deOnce upon a time in Hollywood, le réalisateur Roman Polanski. Cependant, il était un peu difficile d’ignorer Polanski, (qui est incarné dans le film par un acteur polonais), puisque que l’horrible meurtre de sa femme, l’actrice Sharon Tate à l’âge de vingt-six ans, alors qu’elle était enceinte de huit mois, par la bande de hippies fous de Charles Manson est un paradigme central du film, même si les choses à l’écran « se passent » finalement, comme dans les Basterds, dans le monde fictif de Tarantino. Et que le rêve de vie du héros du film, un acteur « perdant » interprété par Leonardo Di Caprio, est d’être invité chez ses voisins, Polanski et Sharon Tate…

once-upon-a-time-in-hollywood-affiche-1024108« Je n’ai pas jugé cela nécessaire« , a-t-il répondu quand on lui a demandé s’il avait consulté Polanski au sujet du scénario, en disant juste : « Je suis fan de Rosemary’s Baby. », mais en ajoutant : « Je n’ai pas dit qu’il était alors le plus grand réalisateur de son temps, seulement le plus célèbre. Et le couple qu’il formait avec Sharon Tate symbolisait alors la quintessence d’Hollywood.« 

« Je rejette cette hypothèse« , a-t-il répondu vivement à une journaliste trouvant qu’il n’avait pas donné assez de texte à Margot Robbie (qui joue Sharon Tate). Il a alors laissé Robbie expliquer que ce n’était pas la longueur du texte qu’elle avait à dire dans Once upon a time in Hollywoodqui comptait dans l’hommage vraiment émouvant qu’elle y a rendu à l’actrice assassinée.

Quant à Emmanuelle Seigner, l’épouse actuelle de longue date de Roman Polanski, ellea réagi avec colère à la projection du film, non pas à cause de son contenu, mais à cause de ce qu’elle a dénommé « l’hypocrisie » du comportement hollywoodien qui a chassé Polanski de l’Académie des Oscars tout en profitant de son histoire : « Comment peut-on se servir de la vie tragique de quelqu’un tout en le piétinant ? (…) donc de faire du business avec cela, alors que de l’autre côté, ils en ont fait un paria« 

D’énormes ressources ont été investies dans la reconstruction de la période des années 1060 pour Once upon a time in Hollywood. Tarantino connaît par cœur tous les personnages et films de la fin des années 60 (et nous a donné, par exemple, un portrait amusant de Bruce Lee ou plus respectueux de Steve McQueen…). « C’est probablement la dernière production qui peut reproduire ce qu’était Hollywood, nous n’avons pas fait d’effets numériques, nous avons construit des décors, il est difficile de trouver quelqu’un prêt à dépenser autant d’argent pour une reconstitution, la ville change si vite. Comme si vous couriez sur un pont en feu, et sentiez les flammes vous poursuivre derrière vous« , a déclaré Tarantino à CanalPlus. « A propos de Manson, nous avons essayé de faire des recherches pour savoir comment il avait réussi à rallier ces jeunes hommes et femmes autour de lui – sans trop de succès« …

Dans les rôles principaux, Tarantino a choisi deux acteurs qui ont déjà travaillé avec lui, Leonardo Di Caprio, ici acteur de westerns sur le déclin, et Brad Pitt, son alter ego et cascadeur. « Tous deux sont des acteurs exceptionnels, et deux des plus grandes stars de notre époque, j’ai déjà travaillé avec eux deux, et ils ont bien réagi à mes demandes, » dit-il. » J’aime les acteurs qui travaillent vraiment sur le personnage, y investissent et se demandent qui est l’homme, même s’ils n’ont pas de réponses immédiates, ils continuent à enquêter, l’histoire est moins importante pour eux, ils me laissent y penser…et en bons acteurs ils connaissent aussi leur rôle par cœur… « .

Quand on a demandé à Tarantino si, comme dans Once upon a time in Hollywood, il pouvait changer, avec une baguette magique, le cours de l’histoire, il a répondu: « Je changerais beaucoup de choses si j’avais la capacité de changer le cours de l’histoire dans la vie réelle… D’abord, je claquerais des doigts et tous ces appareils photo numériques disparaîtraient, et tous les films seraient projetés en 16, 35 ou 70 mm…  Et les téléphones portables n’auraient pas du tout été inventés... »

Après les projections à Cannes, Tarantino a annoncé qu’il remontera le film pour sa sortie en salles à la mi-août. La version « cannoise » de deux heures et trente-neuf minutes lui semble trop courte : « Le film n’est pas fini… Je voulais présenter la version la plus serrée à Cannes… pour moi, le dernier montage est la version finale du script… J’avais un bon film dans la tête… Je l’ai eu pendant des années et j’ai l’impression d’avoir eu le film que je voulais. Comme tous mes films, et c’était l’un des plus durs à faire« .

Tarantino a dit un jour qu’il ne ferait que dix longs métrages. C’est le neuvième. Des rumeurs insistantes prétendent qu’il dirigera le prochain StarTrek, mais il le nie: « Je n’ai aucune idée de ce que sera le prochain film…. Je travaille sur un film pendant des années, puis parfois je me repose un an, et souvent pendant cette année une idée apparaît…« 

Quant à l’idée pour ce dernier dixième film : « C’est drôle que je n’en ai aucune idée cette fois, mais je ne suis pas pressé, j’ai dit que je me retirerais avec dix films – ou quand j’aurai soixante ans, au premier des deux termes échus, alors peut-être que j’en aurai soixante sans faire un film…« 

Gidéon Kouts

PALMARES DU FESTIVAL

ob_51287d_ob-4ecf4f-3580Palme d’or

Gisaengchung (Parasite) réalisé par BONG Joon-Ho

Grand prix

Atlantiqueréalisé par Mati DIOP

Prix de la mise en scène

Le jeune Ahmedréalisé par Jean-Pierre & Luc DARDENNE

Prix du jury ex-æquo

Les misérablesréalisé par Ladj LY     &

Bacurauréalisé par Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles

Prix d’interprétation masculine

Antonio Banderas dans Dolor y gloria réalisé par Pedro ALMODÓVAR

Prix d’interprétation féminine

Emily Beecham dans Little Joeréalisé par Jessica Hausner

Prix du scénario

Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu

Mention spéciale

À Elia Suleiman pour It must be heaven

(qui a également obtenu le prix FIPRESCI de la Critique Internationale pour la compétition)

Courts métrages

Palme d’or

The distance between us and the sky réalisé par Vasilis Kekatos

Mention spéciale du jury

Monstruo diosréalisé par Agustina San Martín

Once upon a time in Hollywood… et à Cannes 2019: Quentin Tarantino combat le gang Manson et les médias et est heureux avec sa femme…

960x614_quentin-tarantino-femme-daniela-pick-tapis-rouge-festival-cannes-18-mai-2019A la veille de la cérémonie du Palmarès du Festival de Cannes, le traditionnel dîner des « présentateurs des prix » s’est tenu sous la tente de l’Agora près du Palais des Festivals. Aux tables approvisionnées par le chef Bruno Ogier,  étaient assis, entre autres, Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, Sylvester Stallone, Michael Moore, Alejandro Inarritu et ses collègues du Jury, le Délégué général Thierry Frémaux, le Président Pierre Lescure, et Quentin Tarantino et son épouse Daniella Pick. A la fin du dernier met, les musiciens Mariachis mexicains sont entrés dans la salle – en l’honneur du président du jury – et ont fait sursauter les convives avec des chansons rythmées bien connues. Tarantino, qui adore les fêtes, chantait à tue-tête et Daniella l’a rejoint. Je lui ai demandé si, en tant qu’ex célibataire endurci, il était satisfait de s’être marié (avec une chanteuse d’origine israélienne). « Je suis très heureux et fier de ma femme israélienne« , s’est exclamé Tarantino avec enthousiasme, retournant au chant et à la danse mexicaine. Danielle a poursuivi en disant que leur mariage jusqu’à présent était heureux, que Quentin était un mari sensible et aimant, et que ce mariage allait durer longtemps.

 Plus tôt, lors de la conférence de presse de son film Once upon a time in Hollywood, on a demandé à Tarantino si et comment il avait changé depuis sa venue au festival il y a vingt-cinq ans, quand il avait raflé la Palme d’or avec Pulp fiction. Sa réponse a fusé immédiatement : « Je me suis marié il y a six mois, je n’avais jamais fait ça avant, et maintenant je sais pourquoi… j’ai juste attendu la bonne fille. » Daniella a vraiment prouvé à Cannes que Quentin ne pouvait pas se passer d’elle, elle s’est occupée de tous les petits détails des événements dans lesquels son mari était impliqué, s’est assurée qu’il avait l’air aussi correct que possible et tous les deux ont souvent fait preuve devant tous de leur affection mutuelle. Bref, à l’âge de cinquante-six ans, l’enfant terrible d’Hollywood a finalement volontairement succombé à sa « dresseuse » et semblait très content tout en ne dédaignant pas de continuer à courir à toute allure pour son plaisir afin de s’affronter aux médias.

Le lendemain, Tarantino était le seul des participants du dîner n’ayant reçu aucun prix mais il a choisi quand même de rester à Cannes et de monter les marches du Palais des Festivals, profitant jusqu’à la dernière minute de la fête. La participation de Tarantino n’était pas considérée comme acquise, dix ans après queInglourious basterdsait participé à la compétition sans être primé. Certes, il y a vingt-cinq ans, Cannes a donné un formidable coup de pouce à sa carrière en remettant la Palme d’Or à Pulp fiction, mais depuis, il est reparti bredouille (sauf pour le prix le prix du meilleur acteur décerné à Christoph Waltz pour Inglourious basterd. Tarantino a blâmé les médias, en particulier les médias américains, et a été considéré par eux comme l’un des principaux responsables de la décision du festival prise l’année dernière d’annuler les avant-premières pour les journalistes qui suivent le festival. Une décision sur laquelle on est d’ailleurs en parti revenu cette année, notamment grâce à l’intervention de l’Union des Journalistes de Cinéma. Le Délégué général du festival Thierry Frémaux expliquait à l’époque cette décision par sa volonté   « de ne plus voir les équipes monter avec des mauvaises mines sur le tapis rouge« . Tarantino lui-même a dit à VanityFair: « Ce festival m’a laissé un goût amer. J’étais très excité par la première projection du film pour la presse à 8h30 du matin, mais voir tous ces gens courir vite de la projection pour être les premiers à publier les critiques déjà préparées… c’était un peu déprimant, ça a brisé la magie, je ne me souviens pas d’une telle fièvre, autrefois les gens prenaient  plus du temps pour digérer les films, il y avait de la bonne volonté … Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à m’entretenir en tête-à-tête avec un journaliste américain. Cela me coûte trop cher… « 

Les entrevues formelles ont donc été uniquement menées en groupes ou en conférence de presse, dans une atmosphère de suspicion et de pression de la part de la production. Tarantino a su attiser la colère de nombreux journalistes lorsqu’il leur a demandé dans un communiqué spécial avant la projection, d’éviter le « spoiler » et de ne pas révéler le tournant de l’intrigue « afin de ne pas nuire au plaisir des futurs spectateurs ». Et ce, pour un film officiellement en compétition à Cannes…

Les « responsables » de la production qui l’entouraient semblaient également se soucier du « politiquement correct » et imposaient aux journalistes d’éviter les sujets délicats, comme les agissements du producteur Harvey Weinstein, que Tarantino décrivit pourtant un jour comme « un père qu’il n’avait jamais eu…« . Ou de poser trop de questions sur le sor d’un des personnages deOnce upon a time in Hollywood, le réalisateur Roman Polanski. Cependant, il était un peu difficile d’ignorer Polanski, (qui est incarné dans le film par un acteur polonais), puisque que l’horrible meurtre de sa femme, l’actrice Sharon Tate à l’âge de vingt-six ans, alors qu’elle était enceinte de huit mois, par la bande de hippies fous de Charles Manson est un paradigme central du film, même si les choses à l’écran « se passent » finalement, comme dans les Basterds, dans le monde fictif de Tarantino. Et que le rêve de vie du héros du film, un acteur « perdant » interprété par Leonardo Di Caprio, est d’être invité chez ses voisins, Polanski et Sharon Tate…

once-upon-a-time-in-hollywood-affiche-1024108« Je n’ai pas jugé cela nécessaire« , a-t-il répondu quand on lui a demandé s’il avait consulté Polanski au sujet du scénario, en disant juste : « Je suis fan de Rosemary’s Baby. », mais en ajoutant : « Je n’ai pas dit qu’il était alors le plus grand réalisateur de son temps, seulement le plus célèbre. Et le couple qu’il formait avec Sharon Tate symbolisait alors la quintessence d’Hollywood.« 

« Je rejette cette hypothèse« , a-t-il répondu vivement à une journaliste trouvant qu’il n’avait pas donné assez de texte à Margot Robbie (qui joue Sharon Tate). Il a alors laissé Robbie expliquer que ce n’était pas la longueur du texte qu’elle avait à dire dans Once upon a time in Hollywoodqui comptait dans l’hommage vraiment émouvant qu’elle y a rendu à l’actrice assassinée.

Quant à Emmanuelle Seigner, l’épouse actuelle de longue date de Roman Polanski, ellea réagi avec colère à la projection du film, non pas à cause de son contenu, mais à cause de ce qu’elle a dénommé « l’hypocrisie » du comportement hollywoodien qui a chassé Polanski de l’Académie des Oscars tout en profitant de son histoire : « Comment peut-on se servir de la vie tragique de quelqu’un tout en le piétinant ? (…) donc de faire du business avec cela, alors que de l’autre côté, ils en ont fait un paria« 

D’énormes ressources ont été investies dans la reconstruction de la période des années 1060 pour Once upon a time in Hollywood. Tarantino connaît par cœur tous les personnages et films de la fin des années 60 (et nous a donné, par exemple, un portrait amusant de Bruce Lee ou plus respectueux de Steve McQueen…). « C’est probablement la dernière production qui peut reproduire ce qu’était Hollywood, nous n’avons pas fait d’effets numériques, nous avons construit des décors, il est difficile de trouver quelqu’un prêt à dépenser autant d’argent pour une reconstitution, la ville change si vite. Comme si vous couriez sur un pont en feu, et sentiez les flammes vous poursuivre derrière vous« , a déclaré Tarantino à CanalPlus. « A propos de Manson, nous avons essayé de faire des recherches pour savoir comment il avait réussi à rallier ces jeunes hommes et femmes autour de lui – sans trop de succès« …

Dans les rôles principaux, Tarantino a choisi deux acteurs qui ont déjà travaillé avec lui, Leonardo Di Caprio, ici acteur de westerns sur le déclin, et Brad Pitt, son alter ego et cascadeur. « Tous deux sont des acteurs exceptionnels, et deux des plus grandes stars de notre époque, j’ai déjà travaillé avec eux deux, et ils ont bien réagi à mes demandes, » dit-il. » J’aime les acteurs qui travaillent vraiment sur le personnage, y investissent et se demandent qui est l’homme, même s’ils n’ont pas de réponses immédiates, ils continuent à enquêter, l’histoire est moins importante pour eux, ils me laissent y penser…et en bons acteurs ils connaissent aussi leur rôle par cœur… « .

Quand on a demandé à Tarantino si, comme dans Once upon a time in Hollywood, il pouvait changer, avec une baguette magique, le cours de l’histoire, il a répondu: « Je changerais beaucoup de choses si j’avais la capacité de changer le cours de l’histoire dans la vie réelle… D’abord, je claquerais des doigts et tous ces appareils photo numériques disparaîtraient, et tous les films seraient projetés en 16, 35 ou 70 mm…  Et les téléphones portables n’auraient pas du tout été inventés... »

Après les projections à Cannes, Tarantino a annoncé qu’il remontera le film pour sa sortie en salles à la mi-août. La version « cannoise » de deux heures et trente-neuf minutes lui semble trop courte : « Le film n’est pas fini… Je voulais présenter la version la plus serrée à Cannes… pour moi, le dernier montage est la version finale du script… J’avais un bon film dans la tête… Je l’ai eu pendant des années et j’ai l’impression d’avoir eu le film que je voulais. Comme tous mes films, et c’était l’un des plus durs à faire« .

Tarantino a dit un jour qu’il ne ferait que dix longs métrages. C’est le neuvième. Des rumeurs insistantes prétendent qu’il dirigera le prochain StarTrek, mais il le nie: « Je n’ai aucune idée de ce que sera le prochain film…. Je travaille sur un film pendant des années, puis parfois je me repose un an, et souvent pendant cette année une idée apparaît…« 

Quant à l’idée pour ce dernier dixième film : « C’est drôle que je n’en ai aucune idée cette fois, mais je ne suis pas pressé, j’ai dit que je me retirerais avec dix films – ou quand j’aurai soixante ans, au premier des deux termes échus, alors peut-être que j’en aurai soixante sans faire un film…« 

Gidéon Kouts

PALMARES DU FESTIVAL

ob_51287d_ob-4ecf4f-3580Palme d’or

Gisaengchung (Parasite) réalisé par BONG Joon-Ho

Grand prix

Atlantiqueréalisé par Mati DIOP

Prix de la mise en scène

Le jeune Ahmedréalisé par Jean-Pierre & Luc DARDENNE

Prix du jury ex-æquo

Les misérablesréalisé par Ladj LY     &

Bacurauréalisé par Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles

Prix d’interprétation masculine

Antonio Banderas dans Dolor y gloria réalisé par Pedro ALMODÓVAR

Prix d’interprétation féminine

Emily Beecham dans Little Joeréalisé par Jessica Hausner

Prix du scénario

Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu

Mention spéciale

À Elia Suleiman pour It must be heaven

(qui a également obtenu le prix FIPRESCI de la Critique Internationale pour la compétition)

Courts métrages

Palme d’or

The distance between us and the sky réalisé par Vasilis Kekatos

Mention spéciale du jury

Monstruo diosréalisé par Agustina San Martín

Berlin 2019

Berlin 2019: la fin d’une époque

Dieter_KoslickLa 69° édition du Festival de Berlin aura marqué la fin d’une époque à un double titre, conjoncturel, mais aussi structurel. Conjoncturel, tout d’abord, puisqu’il s’agissait de la dernière manifestation sous la direction de Dieter Kosslick, qui était à sa tête depuis le début du siècle. Mais le changement de 2020 sera également structurel, puisque, pour la première fois, comme à Toronto, le Directeur artistique ne sera que le co-Directeur de la Berlinale, accompagné d’une co-Directrice administrative, mettant ainsi fin à la (relative) toute-puissance dont bénéficiaient les anciens directeurs uniques de la manifestation. Il est vrai que le remplacement de chaque poste de direction par un duo ou un trio montre bien que l’expansion de la manifestation oblige à répartir le travail. Le renouvellement des responsables de la Berlinale aura donc été total en trois ans :

  •  • 2018, retraite du directeur de longue date de la section Panorama, Wieland Speck, au travail d’ailleurs récompensé cette année par une « Berlinale Caméra », remplacé par un trio formé de Paz Lazaro, Michael Stütz, et Andreas Struck
  •  • 2019, après le départ de la tête du Forum International du Jeune Cinéma de Christophe Terhechte, parti à la direction artistique du Festival de Marrakech, direction provisoire par un trio formé de Milena Gregor, Birgit Kohler et Stefanie Schulte Strathaus
  •  • 2020, arrivée à la co-Direction artistique de la Berlinale de Carlo Chatrian, ancien directeur du Festival de Locarno et de Mariette Riessenbeek, professionnelle bien connue du cinéma allemand.

Tout cela donnait donc à la 69° édition de la Berlinale une impression générale d’être celle de la fin d’une époque. Dieter Kosslick, avec son sens des relations publiques et son dynamisme, a permis une expansion considérable du festival, et sa professionnalisation, avec l’essor du Marché du Film, mais aussi l’opération Talent Campus. Cette dernière Berlinale sous son égide a aussi montré son efficace volonté de rééquilibrer la place des femmes. Signant avec emphase pendant le festival la « Charte pour la parité » que plusieurs autres festivals internationaux ont déjà adoptée, Dieter Kosslick a terminé son mandat en mettant un point d’honneur cette année à composer un jury comme une sélection officielle où les femmes n’avaient jamais eu autant d’importance – et dédiant même, de façon certes un peu décousue, une partie de la rétrospective aux réalisatrices.

Un palmarès équilibré sous la houlette de Juliette Binoche

SynonymPrésidente du jury, Juliette Binoche a su obtenir de lui un palmarès équilibré qui ne prête pas à contestation. L’ours d’or est revenu à Synonymes, coproduction franco-germano-israélienne dirigée par l’israélien Nadav Lapid, une introspection tragicomique sur l’identité et la difficulté de se distancier de son passé et de ses racines. Le jury a ainsi, une fois n’est pas coutume, rejoint le prix Fipresci de la Critique internationale de la compétition qui a été décerné au même film. Le challenger a été François Ozon pour son Grâce à Dieu, qui a obtenu l’ours d’argent, Grand Prix Spécial du Jury, une récompense reconnaissant l’intelligence avec laquelle le réalisateur a su changer son fusil d’épaule et donner un nouveau tournant à sa carrière, loin de ses thématiques habituelles, en s’emparant avec finesse du sujet d’actualité constitué par la pédophilie dans l’Église. Ours d'argentLes ours d’argent des meilleurs acteurs sont, assez exceptionnellement, revenus à deux acteurs d’un même film, Young Mei et Wand Jingchunn, qui mènent de bout en bout Adieu mon filsdu chinois Wang Wiaoshuai,. L’ours d’argent de la meilleure réalisation a été décerné à l’allemande Angela Schalelec pour son Ich war zuhause, aboer, et celui du meilleur scénario au trio formé par Maurizio Braucci, Claudio Giovannesi et Roberto Saviano pour La Paranza dei bambini, de l’italien Claudio Giovanesi. L’Ours d’argent de la meilleure direction artistique a été attribué à Rasmus Videbaek pour Out stealing horses, de Hans Petter Moland.Enfin le Prix Alfred Bauer est revenu à l’allemande Nora Fingschedt, pour son System Crasher.Pas vraiment d’omission dans ce palmarès équilibré, donc, pour une sélection qui l’était sans doute un peu moins. En effet, Hollywood, et même le cinéma indépendant américain, y étaient représentés par une seule fiction, Vice, d’Adam McKay, déjà largement vu et sorti en salles aux États-Unis. L’effet de proximité du festival de Sundance a ici clairement joué pour tarir un tant soit peu cette source. C’est sans aucun doute pour cela que la nouvelle équipe a annoncé retarder légèrement la prochaine Berlinale, qui aura lieu du 20 février au 1ermars, pour mettre un peu de temps entre les deux manifestations. On signalera par ailleurs le retrait de la compétition de dernière minute du dernier film de Zhang Yimou, One second,pour des « raisons techniques » qui semblent s’apparenter à de la censure, le film traitant de la « Révolution Culturelle ».

Dans les autres sections

Dafne 2La Berlinale, ce n’est pas seulement la compétition, mais aussi en particulier deux sections d’importance, donc, Panorama et le Forum, donnant ainsi du fil à retordre aux festivaliers voulant parvenir à voir toutes les nouveautés les plus intéressantes. Le prix Fipresci de la section Panorama vint à juste titre souligner les qualités de Dafne, second long métrage de l’italien Federico Bondi, qui donne un joli rôle à l’actrice Carolina Raspanti, en jeune femme qui parvient à soutenir son père désorienté par la mort subite de sa mère. Pour le Forum, c’est Die Kinder der Toten, film allemand de Kelly Copper et Pavol Liska qui reçut le prix Fiprresci de la Critique Internationale de cette section, soulignant la hardiesse de l’adaptation de « Des enfants des morts », le roman bien connu d’Elfriede Jelinek où les morts reviennent pour tourmenter les vivants dans une petite pension des Alpes. Si l’on ajoute au Forum et à Panorama les sections « Génération » destinées aux films pour les jeunes, la rétrospective, l’originale section « cinéma culinaire », etc., on comprend mieux comment plus de 300.000 Berlinois ont été attirés dans les salles de la Berlinale à travers toute la ville, puisque le festival ne se résume pas aux salles de la Potsdamerplatz depuis plusieurs années, mais se multiplie dans nombre de cinémas un peu partout dans Berlin.

Un marché du film de plus en plus étendu

IMG_7998 2Le « Marché du Film Européen » qui avait été fondé par Beki Probst est maintenant bel et bien un marché mondial. Il est maintenant dirigé par Matthijs Wouter Knol, qui avait donné cette année une place d’honneur au cinéma norvégien. Du coup, pour la première fois, non content de répartir ses stands sur trois lieux tout autour de la Potsdamerplatz, le Marché avait créé ex-nihilo un grand espace provisoire sous une grande tente dédié à la Norvège, juste en face du Martin Gropius Bau, le musée qui héberge le quartier général du marché. Les professionnels français y étaient particulièrement visibles, non seulement par l’étendue du stand « parapluie » d’Unifrance, de plus en plus imposant d’année en année, mais aussi par la présence quasiment à tous les coins du bâtiment de l’une ou l’autre de nos grandes compagnies, qui prennent un stand à part.

Si l’on ajoute la réussite persistante de l’opération Talent Campus, qui accueille des jeunes professionnels du monde entier et a connu des développements ou des imitations un peu partout dans le monde, Carlo Chatrian et Mariette Riessebeek ont donc du pain sur la planche pour donner à la 70° édition de la Berlinale, l’an prochain, un éclat qui permettra de prolonger le travail de « l’ère Kosslick »!

Philippe J. Maarek

Berlinale 2019: la fin d’une époque

Dieter_KoslickLa 69° édition du Festival de Berlin aura marqué la fin d’une époque à un double titre, conjoncturel, mais aussi structurel. Conjoncturel, tout d’abord, puisqu’il s’agissait de la dernière manifestation sous la direction de Dieter Kosslick, qui était à sa tête depuis le début du siècle. Mais le changement de 2020 sera également structurel, puisque, pour la première fois, comme à Toronto, le Directeur artistique ne sera que le co-Directeur de la Berlinale, accompagné d’une co-Directrice administrative, mettant ainsi fin à la (relative) toute-puissance dont bénéficiaient les anciens directeurs uniques de la manifestation. Il est vrai que le remplacement de chaque poste de direction par un duo ou un trio montre bien que l’expansion de la manifestation oblige à répartir le travail. Le renouvellement des responsables de la Berlinale aura donc été total en trois ans :

  •  • 2018, retraite du directeur de longue date de la section Panorama, Wieland Speck, au travail d’ailleurs récompensé cette année par une « Berlinale Caméra », remplacé par un trio formé de Paz Lazaro, Michael Stütz, et Andreas Struck
  •  • 2019, après le départ de la tête du Forum International du Jeune Cinéma de Christophe Terhechte, parti à la direction artistique du Festival de Marrakech, direction provisoire par un trio formé de Milena Gregor, Birgit Kohler et Stefanie Schulte Strathaus
  •  • 2020, arrivée à la co-Direction artistique de la Berlinale de Carlo Chatrian, ancien directeur du Festival de Locarno et de Mariette Riessenbeek, professionnelle bien connue du cinéma allemand.

Tout cela donnait donc à la 69° édition de la Berlinale une impression générale d’être celle de la fin d’une époque. Dieter Kosslick, avec son sens des relations publiques et son dynamisme, a permis une expansion considérable du festival, et sa professionnalisation, avec l’essor du Marché du Film, mais aussi l’opération Talent Campus. Cette dernière Berlinale sous son égide a aussi montré son efficace volonté de rééquilibrer la place des femmes. Signant avec emphase pendant le festival la « Charte pour la parité » que plusieurs autres festivals internationaux ont déjà adoptée, Dieter Kosslick a terminé son mandat en mettant un point d’honneur cette année à composer un jury comme une sélection officielle où les femmes n’avaient jamais eu autant d’importance – et dédiant même, de façon certes un peu décousue, une partie de la rétrospective aux réalisatrices.

Un palmarès équilibré sous la houlette de Juliette Binoche

SynonymPrésidente du jury, Juliette Binoche a su obtenir de lui un palmarès équilibré qui ne prête pas à contestation. L’ours d’or est revenu à Synonymes, coproduction franco-germano-israélienne dirigée par l’israélien Nadav Lapid, une introspection tragicomique sur l’identité et la difficulté de se distancier de son passé et de ses racines. Le jury a ainsi, une fois n’est pas coutume, rejoint le prix Fipresci de la Critique internationale de la compétition qui a été décerné au même film. Le challenger a été François Ozon pour son Grâce à Dieu, qui a obtenu l’ours d’argent, Grand Prix Spécial du Jury, une récompense reconnaissant l’intelligence avec laquelle le réalisateur a su changer son fusil d’épaule et donner un nouveau tournant à sa carrière, loin de ses thématiques habituelles, en s’emparant avec finesse du sujet d’actualité constitué par la pédophilie dans l’Église. Ours d'argentLes ours d’argent des meilleurs acteurs sont, assez exceptionnellement, revenus à deux acteurs d’un même film, Young Mei et Wand Jingchunn, qui mènent de bout en bout Adieu mon filsdu chinois Wang Wiaoshuai,. L’ours d’argent de la meilleure réalisation a été décerné à l’allemande Angela Schalelec pour son Ich war zuhause, aboer, et celui du meilleur scénario au trio formé par Maurizio Braucci, Claudio Giovannesi et Roberto Saviano pour La Paranza dei bambini, de l’italien Claudio Giovanesi. L’Ours d’argent de la meilleure direction artistique a été attribué à Rasmus Videbaek pour Out stealing horses, de Hans Petter Moland.Enfin le Prix Alfred Bauer est revenu à l’allemande Nora Fingschedt, pour son System Crasher.Pas vraiment d’omission dans ce palmarès équilibré, donc, pour une sélection qui l’était sans doute un peu moins. En effet, Hollywood, et même le cinéma indépendant américain, y étaient représentés par une seule fiction, Vice, d’Adam McKay, déjà largement vu et sorti en salles aux États-Unis. L’effet de proximité du festival de Sundance a ici clairement joué pour tarir un tant soit peu cette source. C’est sans aucun doute pour cela que la nouvelle équipe a annoncé retarder légèrement la prochaine Berlinale, qui aura lieu du 20 février au 1ermars, pour mettre un peu de temps entre les deux manifestations. On signalera par ailleurs le retrait de la compétition de dernière minute du dernier film de Zhang Yimou, One second,pour des « raisons techniques » qui semblent s’apparenter à de la censure, le film traitant de la « Révolution Culturelle ».

Dans les autres sections

Dafne 2La Berlinale, ce n’est pas seulement la compétition, mais aussi en particulier deux sections d’importance, donc, Panorama et le Forum, donnant ainsi du fil à retordre aux festivaliers voulant parvenir à voir toutes les nouveautés les plus intéressantes. Le prix Fipresci de la section Panorama vint à juste titre souligner les qualités de Dafne, second long métrage de l’italien Federico Bondi, qui donne un joli rôle à l’actrice Carolina Raspanti, en jeune femme qui parvient à soutenir son père désorienté par la mort subite de sa mère. Pour le Forum, c’est Die Kinder der Toten, film allemand de Kelly Copper et Pavol Liska qui reçut le prix Fiprresci de la Critique Internationale de cette section, soulignant la hardiesse de l’adaptation de « Des enfants des morts », le roman bien connu d’Elfriede Jelinek où les morts reviennent pour tourmenter les vivants dans une petite pension des Alpes. Si l’on ajoute au Forum et à Panorama les sections « Génération » destinées aux films pour les jeunes, la rétrospective, l’originale section « cinéma culinaire », etc., on comprend mieux comment plus de 300.000 Berlinois ont été attirés dans les salles de la Berlinale à travers toute la ville, puisque le festival ne se résume pas aux salles de la Potsdamerplatz depuis plusieurs années, mais se multiplie dans nombre de cinémas un peu partout dans Berlin.

Un marché du film de plus en plus étendu

IMG_7998 2Le « Marché du Film Européen » qui avait été fondé par Beki Probst est maintenant bel et bien un marché mondial. Il est maintenant dirigé par Matthijs Wouter Knol, qui avait donné cette année une place d’honneur au cinéma norvégien. Du coup, pour la première fois, non content de répartir ses stands sur trois lieux tout autour de la Potsdamerplatz, le Marché avait créé ex-nihilo un grand espace provisoire sous une grande tente dédié à la Norvège, juste en face du Martin Gropius Bau, le musée qui héberge le quartier général du marché. Les professionnels français y étaient particulièrement visibles, non seulement par l’étendue du stand « parapluie » d’Unifrance, de plus en plus imposant d’année en année, mais aussi par la présence quasiment à tous les coins du bâtiment de l’une ou l’autre de nos grandes compagnies, qui prennent un stand à part.

Si l’on ajoute la réussite persistante de l’opération Talent Campus, qui accueille des jeunes professionnels du monde entier et a connu des développements ou des imitations un peu partout dans le monde, Carlo Chatrian et Mariette Riessebeek ont donc du pain sur la planche pour donner à la 70° édition de la Berlinale, l’an prochain, un éclat qui permettra de prolonger le travail de « l’ère Kosslick »!

Philippe J. Maarek

Prix de l’UJC

Prix de l’UJC 2024

P.J. Maarek et Eva Bettan (ph. Yaffa Iron Kouts)

Après son Assemblée générale annuelle, qui s’est tenue le 28 mars au matin, l’UJC a procédé à la remise de ses 19e prix annuels. Ils sont destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme et de la critique cinématographique. Quatre prix ont été décernés:

Judith Berlanda-Beauvallet (ph. B. Lorey)

Après son Assemblée générale annuelle, qui s’est tenue le 28 mars au matin, l’UJC a procédé à la remise de ses 19e prix annuels. Ils sont destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme et de la critique cinématographique. Quatre prix ont été décernés:

• le Prix de l’UJC 2024, pour l’ensemble de sa carrière, à Eva Bettan (France Inter)

• le Prix de l’UJC 2023-24 de la jeune critique à Judith Berlanda-Beauvallet (Ecran Large, Demoiselles d’Horreur

le Prix de l’UJC 2023 du meilleur entretien ou livre-entretien à Murielle Joudet pour son livre Je ne crois qu’en moi, livre-entretien avec Catherine Breillat, et a été remis en son absence à Maxime Werner, représentant son éditeur, spécialisé dans le cinéma, « Capricci ».

• La Plume d’Or 2023 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la dix-huitième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère au critique Julio Feo

• L’Association de la Presse Etrangère a ensuite remis son « Prix de la mémoire du cinéma » au compositeur Gabriel Yared, notamment récompensé par un Oscar pour la musique du Patient Anglais.

P.J. Maarek, Maxime Werner, Eva Bettan, Judith Berlanda-Beauvallet, Gabriel Yared et Gidéon Kouts (ph. Yaffa Iron Kouts)

Prix de l’UJC 2023

Après son Assemblée générale annuelle, qui s’est tenue le 21 avril au matin, l’UJC a procédé à la remise de ses 18e prix annuels. Ils sont destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme et de la critique cinématographique. Quatre prix ont été décernés:

• le Prix de l’UJC 2023, pour l’ensemble de sa carrière, à Sophie Avon (Sud-Ouest, Le Masque et la plume)

• le Prix de l’UJC 2023 de la jeune critique à Judith Berlanda-Beauvallet (Ecran Large, Demoiselles d’horreur)

• le Prix de l’UJC 2023 du meilleur entretien à Laurent Delmas (On aura tout vu – France Inter) pour son livre-entretiens, Bertrand Tavernier: Le cinéma et rien d’autre publié chez Gallimard

• La Plume d’Or 2023 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la 17e fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à la critique de cinéma et écrivaine Saideh Pakravan

Puis l’Asssociation de la presse étrangère a décerné son « Prix de la mémoire du cinéma » à la réalisatrice, productrice et actrice Véra Belmont, dont le Rouge Baiser est resté dans toute les mémoires, et à qui on doit encore en 2022 le long métrage d’animation Les secrets de mon père. L’APE a également associé à ce prix son producteur Marc Jousset, sa co-scénariste, Valérie Zenatti, et Michel Kichka, le dessinateur de Deuxième génération, dont s’est inspiré le film.

L’APE a également rendu hommage à la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi et récompensé le critique iranien Ali Naderzad.

Prix de l’UJC 2022

L’UJC a décidé pour la quinzième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. Quatre prix sont décernés pour 2020-21:

• le Prix de l’UJC 2022, pour l’ensemble de sa carrière, à François Forestier (« Le Nouvel Observateur »)

EO6A1636• le Prix de l’UJC 2022 de la jeune critique à Boris Szames (« SoFilm », « Gone Hollywood »)

EO6A1638• le Prix de l’UJC 2022 du meilleur entretien à Yal Sadat et Marcos Uzal, pour leur entretien avec Léa Seydoux dans « Les Cahiers du Cinéma » de Septembre 2021

• La Plume d’Or 2022 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la quinzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère au critique et historien du cinéma ukrainien Lubomir Hosejko.

Enfin les deux associations ont décidé de décerner cette année un prix spécial à Daria Badior, l’une des fondatrices de l’association ukrainienne des critiques de cinéma, et l’Association de la Presse Etrangère a décerné son Prix de la Mémoire du Cinéma au réalisateur Igor Minaev.Tousw

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Prix de l’UJC 2020-21

L’UJC a décidé pour la quinzième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. Quatre prix sont décernés pour 2020-21:

  • le Prix de l’UJC 2020, pour l’ensemble de sa carrière, à Jean Roy (« L’Humanité »)
  • le Prix de l’UJC 2020 de la jeune critique à Guillaume Gas (« Abus de Ciné »)
  • le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2020 à Nicolas Saada, pour “Questions de Cinéma”, Carlotta Films ed.
  • La Plume d’Or 2020 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la quatorzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Boyd Van Hoeij (« Hollywood Reporter », etc.).

La remise de prix a été effectuée à distance le 21 mai 2021 en « présence » des lauréats et de Vincent Paul-Boncour, éditeur de films et de livres et en l’occurrence du livre de Nicolas Saada (Carlotta Films)

Capture d’écran 2021-05-21 à 11.15.40

Prix de l’UJC 2019

IMG_9544 2Lors d’une cérémonie de remise de prix organisée en partenariat avec l’Association de la Presse Etrangère à la Mairie du 4° arrondissement de Paris, l’Union des Journalistes de Cinéma a remis ses quinzième prix annuels, destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. Quatre prix ont été décernés en 2019 par le jury formé par le Conseil de l’UJC:Sans titre

• le Prix de l’UJC 2019,pour l’ensemble de sa carrière, à Marie-Noëlle Tranchant (« Le Figaro »)

le Prix de l’UJC 2019 de la jeune critiqueà Jean-Baptiste Heimburger (« Amorces.net »)

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2018 à Yann Tobin (NT Binh) pour “la série d’entretiens sur les comédies musicales” dans « Positif  » d’octobre 201

• La Plume d’Or 2018 du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la treizième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Helen Barlow, journaliste australienne qui couvre le cinéma français depuis 30 ans

Enfin, l’Association de la Presse Etrangère remit son « Prix de la Mémoire du Cinéma » au compositeur Vladimir Cosma après la projection d’un clip effectuant un efficace florilège d’échantillons de ses musiques les plus célèbres.IMG_9566

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UJC 1Prix de l’UJC 2018

Lors d’une cérémonie de remise de prix organisée en partenariat avec l’Association de la Presse Etrangère à la Mairie du 4° arrondissement de Paris, l’Union des Journalistes de Cinéma a remis ses prix pour 2018:

  • • le Prix de l’UJC 2018,pour l’ensemble de sa carrière, à Patrick Brion
  •  
  • • le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2017 concernant une personnalité du cinéma, à Stéphane Goudet et Louise Dumas pour leur entretien avec Ildiko Enyedi dans « Positif »
  •  
  • • La Plume d’Or 2018du journalisme de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la douzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Moritz Pfeifer

Enfin l’Association de la Presse Etrangère a remis son « Prix de la Mémoire du Cinéma » annuel à Jean-Pierre Léaud après une émouvante « conversation » lors de laquelle Jean-Pierre Léaud a pu revoir des images du petit Antoine Doinel interrogé par une journaliste…

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Prix de l’UJC 2017

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L’Union des Journalistes de Cinéma a décerné ses prix lors d’une réception à la Mairie du 4e arrondissement de Paris, à l’invitation de son Maire, Christophe Girard :

  • le Grand Prix de l’UJC 2017, pour l’ensemble de sa carrière, à Jean-Louis Comolli
  •  
  • le Prix de l’UJC de la jeune critique 2017 à Nicolas Shaeller
  •  
  • le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2017 à Nicolas Thévenin, créateur et directeur de la publication de “Répliques”, revue consacrée à des entretiens au long cours autour du cinéma.
  •  
  • La Plume d’Or 2017 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France (APE), enfin, a été décernée pour la onzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Chih-Yuan LIANG.
  •  
  • Les prix ont été décernés par le Président de l’UJC, Jean Roy, en présence de Raymond Depardon, récipiendaire du Prix de la Mémoire du cinéma que l’APE décerna ensuite et qui clôtura la cérémonie

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IMG_7446Prix de l’UJC 2016

L’Union des Journalistes de Cinéma a décerné ses prix lors d’une réception à la Mairie du 4e arrondissement de Paris, sous le patronage de son Maire, Christophe Girard :

  • le Prix de l’UJC 2016, pour l’ensemble de sa carrière, à Sophie Avon
  • le Prix de l’UJC de la jeune critique 2016 à Thomas  Aidan
  • le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2016 à Samuel Blumenfeld pour ses entretiens commentés dans « M, le Magazine ».
  • La Plume d’Or 2016 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la onzième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Min Liu.
  • Les prix ont été décernés par le Président de l’UJC, Jean Roy, en présence de Costa-Gavras, également récipiendaire du Prix de la Mémoire du cinéma de l’APE

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Prix annuels 2015 (pour 2014)

 

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Quatre prix ont été décernés en 2015 (au titre de 2014) :

  • le Prix de l’UJC 2015, pour l’ensemble de son œuvre, à Eithne O’Neill
  • le Prix de l’UJC de la jeune critique 2014 à Murielle Joudet
  • le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2014 concernant une personnalité du cinéma, à Joël Magny pour son livre-entretien « L’Homme Cinéma » (Ed. Ecriture).
  • La Plume d’Or 2014 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la dixième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Jordan Mintzer.
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Prix annuels 2014 (pour 2013)

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L’UJC a décidé pour la neuvième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique. La cérémonie a été présidée de concert par Constantin Costa-Gavras et par Jean Roy.

Quatre prix ont été décernés en 2014 (au titre de 2013) :

• le Prix de l’UJC 2014, pour l’ensemble de son œuvre, à Pierre Murat

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2014 à Julien Gester

Bastide

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2014 concernant une personnalité du cinéma, à Bernard Bastide pour son livre-entretien « Bernadette Lafont, une vie de cinéma »  (Ed. Atelier Baie).

• La Plume d’Or 2014 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la neuvième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Alex Vincent, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse hispanophone.

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Prix annuels 2013 (pour 2012)

L’UJC a décidé pour la huitième fois d’attribuer pour la huitième fois ses prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique:

• le Prix de l’UJC 2013, pour l’ensemble de son œuvre, à Pascal Mérigeau

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2013 à Noémie Luciani

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2013 concernant une personnalité du cinéma, à Eric Libiot et Christophe Carrière pour leur entretien avec Michael Haneke dans « L’Express » du 24 octobre 2012 (l’entretien est toujours accessible gratuitement en ligne àhttp://www.lexpress.fr/culture/cinema/michael-haneke-il-faut-saisir-le-spectateur-pas-l-etouffer_1178656.html )

• La Plume d’Or 20131 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la huitième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Lisa Nesselsson, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse anglo-saxonne.

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Prix annuels 2012 (pour 2011)

L’UJC a décidé pour la septième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique.

• le Prix de l’UJC 2012, pour l’ensemble de son œuvre, à Philippe Collin, critique à Elle pendant 27 ans (ph. ci-contre)

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2012 à Marilyn Letertre

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2012 concernant une personnalité du cinéma, à Jordan Mintzer, pour son livre « James Gray » (éd. Synecdoche).

• La Plume d’Or 2011 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la septième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Marcel Croës, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse française et belge.

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Prix annuels 2011 (pour 2010)

L’UJC a décidé pour la sixième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers dujournalisme cinématographique.

Ont été attribués :

• le Prix de l’UJC 2011, pour l’ensemble de son œuvre, à Jacques Siclier, auteur de nombreux ouvrages, et notamment ancien critique au « Monde » et à « Télérama »

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2011 à Christophe Chabert, critique au « Petit Bulletin » à Lyon

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2011 concernant une personnalité du cinéma, à Laure Adler, pour ses nombreux entretiens fleuve  de qualité sur le cinéma à la radio.

• La Plume d’Or 2011 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la sixième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Aldo Tassone, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse italienne, et son activité corollaire à la direction du Festival de Cinéma Français de Florence.

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Prix annuels 2010 (pour 2009)

L’UJC a décidé pour la cinquième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique.

Quatre prix ont été décernés en 2010 au titre de 2009 :

• le Prix de l’UJC 2010, pour l’ensemble de son œuvre, à Marcel Martin

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2010 à Romain Le Vern

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2010 concernant une personnalité du cinéma, à Michel Temman pour son « Kitano par Kitano » écrit à quatre mains avec Takeshi Kitano (Grasset Fasquelle)

• La Plume d’Or 2010 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la cinquième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Jorge Collar Lacalle, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse espagnole.

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Prix annuels 2009 (pour 2008)

Les prix annuels de l’UJC sont destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique.

Quatre prix ont été décernés en 2009 au titre de 2008, concrétisés par des plaques commémoratives:

• le Prix de l’UJC 2009, pour l’ensemble de son œuvre, à Danièle Heymann

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2009 à Julien Welter

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2009 concernant une personnalité du cinéma, à Jean-Philippe Guérand pour son livre Bernard Blier, un homme façon puzzle,publié chez Laffont.

• La Plume d’Or 2009 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la quatrième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Mehmet Basutçu, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse Turque.

 

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Prix annuels 2008 (pour 2007)

Quatre prix ont été décernés en 2008, concrétisés pour la première fois par des plaques commémoratives imaginées par Magali van Reeth qui en a supervisé l’élaboration :

• le Prix de l’UJC 2008, pour l’ensemble de son œuvre, à Jean Douchet

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2008 à Jean-Philippe Tessé

• le Prix de l’UJC du meilleur entretien 2008 avec une personnalité du cinéma, à Isabelle Danel pour son livre-entretien Conversation avec Robert Guédiguian,publié aux Carnets de l’info

• La Plume d’Or 2008 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la troisième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Christian Rioux ( Le Devoir, Canada), Président de l’Académie des Lumières et à Grazyna Arata (Kino, Pologne), Secrétaire Générale de l’Académie des Lumières pour leur action pour la diffusionde la connaissance du cinéma français dans le monde.

 

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Prix annuels 2007 (pour 2006)

Quatre prix ont été décernés en 2007 :

• le Prix de l’UJC 2007, pour l’ensemble de son œuvre, à Jean-Michel Frodon

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2007 à Xavier Leherpeur

• le Prix de l’UJC du meilleur entretien 2007 avec une personnalité du cinéma, à Claire Vassé, pour son livre-entretien avec Catherine Breillat Corps amoureux, publié aux éditions des Cahiers du Cinéma

• La Plume d’Or 2006 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la seconde fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Lenny Borger, longtemps critique à Variety et dans la presse professionnelle de langue anglaise, également spécialiste du sous-titrage des films français pour l’exportation.

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Prix annuels 2006 (pour 2005)

Quatre prix ont été décernés en 2006 :

• le Prix de l’UJC 2006, pour l’ensemble de son œuvre, à Michel Boujut

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2006 à Benjamin Rozovas, journaliste à Technikart

• le Prix de l’UJC du meilleur entretien 2006 avec une personnalité du cinéma, à Frédéric Strauss, pour son livre-entretien Pédro Almodovar : Conversations avec Pedro Almodovar publié aux éditions des Cahiers du Cinéma

• La Plume d’Or 2006 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la première fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Joan Dupont, de l’International Herald Tribune

 

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Prix annuels 2005 (pour 2004)

Trois prix ont été décernés en 2005 :

• le Prix de l’UJC 2005, pour l’ensemble de son œuvre, à Michel Estève, dont le nom est principalement attaché à la revue Etudes cinématographiques

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2005 à Charlotte Garson, des Cahiers du Cinéma

• le Prix de l’UJC du meilleur entretien 2005 avec une personnalité du cinéma, à Michel Guilloux, pour son entretien avec Jean-Luc Godard dans L’Humanité durant le festival de Cannes 2004

Cinélatino – Toulouse 2023

Reconnaissance méritée du cinéma colombien aux 35e Rencontres Cinélatino de Toulouse

Le succès du cinéma colombien dans les festivals de films en 2022 a sans aucun doute attiré l’attention du monde sur ce cinéma stimulant et innovant. Si nous devions définir l’année 2022, nous la résumerions comme l’année où le cinéma colombien s’est réveillé au niveau international et a montré au monde ce dont il était capable.

Avec de multiples récompenses à Berlin, Cannes, San Sebastian… La grande année du cinéma colombien méritait bien ce Focus sur le cinéma colombien contemporain, dans le cadre des Rencontres de Toulouse – Cinélatino. Le festival a accueilli un grand nombre de cinéastes tels que Laura Mora, Andrés Ramírez Pulido, Theo Montoya, Diana Bustamante, Juan Sebastián Mesa… 

De nombreux films du pays ont été projetés avec un fil conducteur apparent : le manque d’appartenance, qui est celui d’un pays qui se réveille d’une guerre interne, d’un cauchemar après la signature de la paix en 2016. L’effusion de sang qui a éclaboussé le pays pendant des années laisse place à une réconciliation nationale plus difficile dans la réalité que sur le papier. Comme toujours, le cinéma est une représentation de la société à un moment donné, les réalisateurs colombiens présents au Focus le savent bien, et ils veulent montrer cette inadaptation, cette difficulté à trouver sa place.


Le joyau de la couronne, en termes de pertinence internationale, était Les rois du monde (Los Reyes del Mundo, 2022) de la jeune réalisatrice Laura Mora, qui a remporté la dernière Coquille d’or au Festival de San Sebastian. Le film raconte la vie de cinq garçons qui vivent dans la rue, jusqu’à ce que l’un d’entre eux, Ra (Carlos Andrés Castañeda), reçoive une lettre lui indiquant qu’il a droit à un terrain, la route pour récupérer ce terrain étant le prétexte utilisé par la réalisatrice pour créer un “road movie” à la colombienne.  Les moments de dynamisme du film (danse dans un camion en marche, vélo sur les routes…) contrastent avec des images lentes et contemplatives (le cheval blanc, un vélo qui vole au ralenti…). Nous observons un scénario qui veut nous faire balancer entre un monde réel et un monde onirique, entre le vertige et le calme, entre le besoin et le confort. 
Comme la vie même racontée dans le film, le scénario est inattendu : on est sans savoir ce qui se passera dans les séquences suivantes, sans rien de certain, sans croire ce que l’on voit, comme ce rêve où les influences du réalisme magique de Gabriel García Marquez se reflètent dans le merveilleux plan-séquence de la maison inhabitable conçu par Laura Mora.

Toujours dans le domaine des jeunes marginaux, nous avons L´Eden (La Jauría, 2022), d’Andrés Ramírez Pulido, qui a remporté le Grand Prix de  la Semaine de la critique 2022 à Cannes. Dans le plus pur style de Michel Franco pour son économie de mouvements de caméra et sa violence calculée et inattendue. Le réalisateur colombien nous présente un centre de détention expérimental. Comme dans Les Rois du monde, un groupe de jeunes sans avenir apparent trouve dans la violence son mode de vie, son mode de relation. Avec une esthétique des plans digne d’un chirurgien, Pulido parvient à transmettre la familiarité du centre de détention, de sorte que nous nous sentons comme un enfant de plus. La brutalité de certaines images, associée à une performance de groupe mémorable, nous fait ressentir la tension à chaque seconde du film. Le scénario pose l’éternel paradoxe de savoir si combattre la violence par plus de violence est la solution ou si, au contraire, de nouvelles techniques de rééducation sont nécessaires pour changer la façon d’être intrinsèque d’une partie de la société qui ne comprend pas le monde sans violence. Les derniers plans sont une déclaration paradoxale des intentions du réalisateur quant à l’avenir de son pays.

Alis (2022) de Clare Weiskopf, qui a remporté l’année dernière le prix ‘Génération 14plus’ à Berlin, propose également un groupe de jeunes aux vies déstructurées. Dans ce cas, un groupe de jeunes filles colombiennes vulnérables partagent leur quotidien avec la caméra, en parlant d' »Alis ». Une manière de guérir par les mots, en se sentant écouté par le réalisateur, en utilisant comme soupape d’échappement l’invention d’un personnage comme « Alis », qui est chacune des filles qui parlent, dans sa version la plus réussie. La charge sentimentale profonde dans les paroles de chacune de ces filles nous fait prendre conscience des traumatismes qu’elles ont dû subir dans leur passé. Cette perception du naturel devant la caméra, la grande innocence que dégagent certaines protagonistes, font que quel que soit le pays d’où l’on regarde ce film, le message atteint les sentiments du spectateur comme une torpille. La valeur ajoutée de ce film est le fait qu’il s’agisse d’un documentaire, ce qui ouvre la voie à ce type de film sur la scène internationale, dans la lignée de Patricio Guzmán et de Maite Alberdi au Chili.

L’indescriptible Anhell69 (2022) de Theo Montoya, lauréat de la Semaine de la critique de Venise,  présente ses personnages trans, se débattant dans un monde imaginaire, où il est interdit de faire l’amour avec des fantômes. Ce film onirique est composé de bribes d’entretiens avec des personnes déjà mortes, des amis du cinéaste qui, pour une raison ou une autre, ont intégré le monde des morts, créant ainsi une œuvre réelle, brute, où les fantômes parlent aux fantômes, plaçant le spectateur dans des limbes temporelles et spatiales, survolant Medellín, accompagnant des fantômes aux yeux rouges, assistant à des interviews ou se faisant conduire par Victor Gaviria dans un corbillard. Ici, l’inattendu devient réalité, les morts se réveillent, et le cinéma perd son étiquette pour devenir trans, comme aime à le dire le réalisateur lui-même.


Parmi les autres œuvres vues à Cinélatino Toulouse, et suivant les chemins d’un cinéma où la définition des genres n’est pas claire, nous avons Un Varón (2022) de Fabian Hernandez, qui a été compagnon de festival avec Andrés Ramírez Pulido à Cannes, bien qu’à cette occasion dans la Quinzaine des Réalisateurs. Le personnage de Carlos (extraordinaire Dilan Felipe Ramírez Espitia) souffre de l’obligation de prouver à tout moment qu’il est un homme. La violence et un esprit inébranlable sont les outils pour montrer à la société qui l’on est, une société qui marginalise les faibles ou tous ceux qui s’écartent des lignes préconçues. Les cris de Carlos, qui regrette sa mère, ne lui permettent pas d’atteindre le statut que la société exige de lui. Il a le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas trouver sa place, et se demande pourquoi il faut constamment prouver qui l’on est. Cela montre, une fois de plus, l’importance pour le cinéma colombien de dépeindre les jeunes de leur pays, qui cherchent à s’intégrer dans la société.

Le Focus de CinéLatino Toulouse sur le cinéma colombien contemporain s’est poursuivi avec de nombreuses autres œuvres du pays andin, comme Nuestra pelicula (2022), La Roya (2021), Virus Tropical (2017), Les jours de la baleine(Los días de la Ballena, 2019)…. Un Focus qui montre le moment social d’un pays, tout en rendant justice à la trajectoire récente du cinéma colombien. Une carte de visite pour se faire une idée du type de cinéma colombien que l’on pourra retrouver à l’avenir dans les prochains festivals du monde entier. Un avenir du cinéma colombien qui trouve lentement sa place dans le monde, à l’image de la jeunesse qui apparaît dans ces films, et qui sera, à n’en pas douter, brillant.

David SANCHEZ

Reconnaissance méritée du cinéma colombien aux 35e Rencontres Cinélatino de Toulouse

Le succès du cinéma colombien dans les festivals de films en 2022 a sans aucun doute attiré l’attention du monde sur ce cinéma stimulant et innovant. Si nous devions définir l’année 2022, nous la résumerions comme l’année où le cinéma colombien s’est réveillé au niveau international et a montré au monde ce dont il était capable.

Avec de multiples récompenses à Berlin, Cannes, San Sebastian… La grande année du cinéma colombien méritait bien ce Focus sur le cinéma colombien contemporain, dans le cadre des Rencontres de Toulouse – Cinélatino. Le festival a accueilli un grand nombre de cinéastes tels que Laura Mora, Andrés Ramírez Pulido, Theo Montoya, Diana Bustamante, Juan Sebastián Mesa… 

De nombreux films du pays ont été projetés avec un fil conducteur apparent : le manque d’appartenance, qui est celui d’un pays qui se réveille d’une guerre interne, d’un cauchemar après la signature de la paix en 2016. L’effusion de sang qui a éclaboussé le pays pendant des années laisse place à une réconciliation nationale plus difficile dans la réalité que sur le papier. Comme toujours, le cinéma est une représentation de la société à un moment donné, les réalisateurs colombiens présents au Focus le savent bien, et ils veulent montrer cette inadaptation, cette difficulté à trouver sa place.


Le joyau de la couronne, en termes de pertinence internationale, était Les rois du monde (Los Reyes del Mundo, 2022) de la jeune réalisatrice Laura Mora, qui a remporté la dernière Coquille d’or au Festival de San Sebastian. Le film raconte la vie de cinq garçons qui vivent dans la rue, jusqu’à ce que l’un d’entre eux, Ra (Carlos Andrés Castañeda), reçoive une lettre lui indiquant qu’il a droit à un terrain, la route pour récupérer ce terrain étant le prétexte utilisé par la réalisatrice pour créer un “road movie” à la colombienne.  Les moments de dynamisme du film (danse dans un camion en marche, vélo sur les routes…) contrastent avec des images lentes et contemplatives (le cheval blanc, un vélo qui vole au ralenti…). Nous observons un scénario qui veut nous faire balancer entre un monde réel et un monde onirique, entre le vertige et le calme, entre le besoin et le confort. 
Comme la vie même racontée dans le film, le scénario est inattendu : on est sans savoir ce qui se passera dans les séquences suivantes, sans rien de certain, sans croire ce que l’on voit, comme ce rêve où les influences du réalisme magique de Gabriel García Marquez se reflètent dans le merveilleux plan-séquence de la maison inhabitable conçu par Laura Mora.

Toujours dans le domaine des jeunes marginaux, nous avons L´Eden (La Jauría, 2022), d’Andrés Ramírez Pulido, qui a remporté le Grand Prix de  la Semaine de la critique 2022 à Cannes. Dans le plus pur style de Michel Franco pour son économie de mouvements de caméra et sa violence calculée et inattendue. Le réalisateur colombien nous présente un centre de détention expérimental. Comme dans Les Rois du monde, un groupe de jeunes sans avenir apparent trouve dans la violence son mode de vie, son mode de relation. Avec une esthétique des plans digne d’un chirurgien, Pulido parvient à transmettre la familiarité du centre de détention, de sorte que nous nous sentons comme un enfant de plus. La brutalité de certaines images, associée à une performance de groupe mémorable, nous fait ressentir la tension à chaque seconde du film. Le scénario pose l’éternel paradoxe de savoir si combattre la violence par plus de violence est la solution ou si, au contraire, de nouvelles techniques de rééducation sont nécessaires pour changer la façon d’être intrinsèque d’une partie de la société qui ne comprend pas le monde sans violence. Les derniers plans sont une déclaration paradoxale des intentions du réalisateur quant à l’avenir de son pays.

Alis (2022) de Clare Weiskopf, qui a remporté l’année dernière le prix ‘Génération 14plus’ à Berlin, propose également un groupe de jeunes aux vies déstructurées. Dans ce cas, un groupe de jeunes filles colombiennes vulnérables partagent leur quotidien avec la caméra, en parlant d' »Alis ». Une manière de guérir par les mots, en se sentant écouté par le réalisateur, en utilisant comme soupape d’échappement l’invention d’un personnage comme « Alis », qui est chacune des filles qui parlent, dans sa version la plus réussie. La charge sentimentale profonde dans les paroles de chacune de ces filles nous fait prendre conscience des traumatismes qu’elles ont dû subir dans leur passé. Cette perception du naturel devant la caméra, la grande innocence que dégagent certaines protagonistes, font que quel que soit le pays d’où l’on regarde ce film, le message atteint les sentiments du spectateur comme une torpille. La valeur ajoutée de ce film est le fait qu’il s’agisse d’un documentaire, ce qui ouvre la voie à ce type de film sur la scène internationale, dans la lignée de Patricio Guzmán et de Maite Alberdi au Chili.

L’indescriptible Anhell69 (2022) de Theo Montoya, lauréat de la Semaine de la critique de Venise,  présente ses personnages trans, se débattant dans un monde imaginaire, où il est interdit de faire l’amour avec des fantômes. Ce film onirique est composé de bribes d’entretiens avec des personnes déjà mortes, des amis du cinéaste qui, pour une raison ou une autre, ont intégré le monde des morts, créant ainsi une œuvre réelle, brute, où les fantômes parlent aux fantômes, plaçant le spectateur dans des limbes temporelles et spatiales, survolant Medellín, accompagnant des fantômes aux yeux rouges, assistant à des interviews ou se faisant conduire par Victor Gaviria dans un corbillard. Ici, l’inattendu devient réalité, les morts se réveillent, et le cinéma perd son étiquette pour devenir trans, comme aime à le dire le réalisateur lui-même.


Parmi les autres œuvres vues à Cinélatino Toulouse, et suivant les chemins d’un cinéma où la définition des genres n’est pas claire, nous avons Un Varón (2022) de Fabian Hernandez, qui a été compagnon de festival avec Andrés Ramírez Pulido à Cannes, bien qu’à cette occasion dans la Quinzaine des Réalisateurs. Le personnage de Carlos (extraordinaire Dilan Felipe Ramírez Espitia) souffre de l’obligation de prouver à tout moment qu’il est un homme. La violence et un esprit inébranlable sont les outils pour montrer à la société qui l’on est, une société qui marginalise les faibles ou tous ceux qui s’écartent des lignes préconçues. Les cris de Carlos, qui regrette sa mère, ne lui permettent pas d’atteindre le statut que la société exige de lui. Il a le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas trouver sa place, et se demande pourquoi il faut constamment prouver qui l’on est. Cela montre, une fois de plus, l’importance pour le cinéma colombien de dépeindre les jeunes de leur pays, qui cherchent à s’intégrer dans la société.

Le Focus de CinéLatino Toulouse sur le cinéma colombien contemporain s’est poursuivi avec de nombreuses autres œuvres du pays andin, comme Nuestra pelicula (2022), La Roya (2021), Virus Tropical (2017), Les jours de la baleine(Los días de la Ballena, 2019)…. Un Focus qui montre le moment social d’un pays, tout en rendant justice à la trajectoire récente du cinéma colombien. Une carte de visite pour se faire une idée du type de cinéma colombien que l’on pourra retrouver à l’avenir dans les prochains festivals du monde entier. Un avenir du cinéma colombien qui trouve lentement sa place dans le monde, à l’image de la jeunesse qui apparaît dans ces films, et qui sera, à n’en pas douter, brillant.

David SANCHEZ

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