Il faut découvrir le Marathon du Film Classique de Budapest !
Pour sa septième édition, le Marathon du Film Classique de Budapest organisé par l’Institut National du Film Hongrois s’est clairement établi comme une étape importante de l’univers festivalier international. Certes, comme son nom l’indique, il est consacré au cinéma « classique » et non aux nouvelle sorties, mais sa richesse et la diversité de sa conception en font maintenant une vraie réussite.
Richesse, tout d’abord, avec un choix cette année de privilégier deux invités d’honneur qui ne se contentèrent pas de présenter leurs films, mais participèrent à des débats et furent fort accessibles. En somme, l’inverse de ce qui se produit maintenant dans les festivals internationaux où l’accès aux artistes est devenu de plus en plus difficile pour les journalistes !
Costa-Gavras, tout d’abord, faisait l’ouverture du festival avec son Music Box, choisi bien évidemment parce qu’il a en partie pour cadre la ville de Budapest. Le film, porté par Armin Mueller-Stahl et Jessica Lange, n’a pas vieilli, et sa programmation était bienvenue. Costa-Gavras, en tant, cette fois que Président de la Cinémathèque Française, était accompagné de Frédéric Bonnaud, son Directeur, pour une table-ronde organisée à l’Institut Français de Budapest, partenaire important du festival où se déroulèrent des projection et toute une série d’ateliers fort intéressants dédiés à la conservation et l’étude du cinéma « classique ».
Le second invité d’honneur fut Wim Wenders, qui reçut sur la scène du magnifique cinéma Urania, le Prix de la FIAF, la Fédération Internationale des Archives du Film, qui réunit la plupart des cinémathèques du monde entier. Parmi la douzaine de ses films qui furent projetés, on retiendra évidemment la projection de A Trick of light, son docu-fiction de 1995 dédié aux précurseurs allemands du cinéma, les frères Skladanowsky. Il fut projeté dans une nouvelle version fort attractive et pleine d’humour, judicieusement accompagnée avec brio sur scène par un artiste musicien et chanteur.
La diversité du Marathon, ce fut aussi cette année la mise en évidence par le directeur du festival, György Ráduly, du cinéma d’animation hongrois, pour son 110° anniversaire, avec des projections systématiques de courts-métrages d’animation avec les longs métrages programmés.
Diversité, aussi grâceà la belle participation de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé avec un programme d’incunables restaurés du cinéma muet accompagnés sur scène au piano dans l’auditorium de l’Institut Français.
La Fédération Internationale de la Presse Cinématographique, la FIPRESCI, fut également l’invitée du Marathon et une vingtaine de ses représentants purent y tenir leur assemblée Générale annuelle tout en profitant de son programme.
Outre les séances dans les salles de cinéma « traditionnelles », le Marathon organisa également plusieurs soirées en plein air dans une grande place de la ville, qui réunirent à chaque fois plus de 2000 personnes. Ce succès public montre bien que le cinéma du 20° siècle a encore de beaux jours devant lui… tout comme le Marathon du Film Classique de Budapest!
Philippe J. Maarek