Toronto 2009

George Clooney à la première de \

LE CINEMA MONDIAL AU RENDEZ-VOUS AU 34° FESTIVAL DE TORONTO

On ne sait pas toujours en France que le Festival de Toronto, capitale de l’Ontario, au Canada, est l’un des deux ou trois rendez-vous les plus importants du cinéma mondial. Il s’agit même peut-être du second après Cannes, tant par la participation des films que par la richesse de sa programmation.

A Toronto, grâce au travail d’un groupe impressionnant d’une douzaine de sélectionneurs, sous la houlette de son Directeur, Piers Handling, et de son co-directeur, Cameron Bailey, le grand public est convié à voir la quintessence du cinéma mondial du moment. En effet, contrairement à Cannes, le public payant est admis dans les salles, ce qui fait la force du Festival. Il est d’ailleurs connu comme étant l’une des meilleures rampes de lancement pour les Oscars : encore l’an dernier, c’est là que l’on a vraiment découvert Slumdog Millionnaire, qui a fait par la suite la carrière que l’on sait. Films d’art et d’essai du monde entier et films des grands studios hollywoodiens s’y côtoient donc : on y a par exemple aussi bien vu cette année, Up in the Air, de Jason Reitman, une comédie à gros budget avec George Clooney, très présent, et médiatisé, que Bassidji, le film d’auteur semi-documentaire franco-iranien de Mehran Tamadon sur les milices armées islamiques iraniennes !

Cette année, on y projeta une bagatelle de 335 films, en provenance de 64 pays, dans pas moins d’une vingtaine de sections différentes ! Si les soirées de la section « Gala » sont les plus courues des photographes et des amateurs de stars, c’est sans aucun doute au sein des sections fréquentées par les plus cinéphiles que l’on fait chaque année les principales découvertes. Même la section « Cinéma de minuit » fit salle comble cette année, aidée, il est vrai, par la programmation de Jennifer’s Body, le film de Karyn Kusama dont la It Girl du moment, Megan Fox, est la vedette.

Quant à la France, elle était représentée par plus d’une trentaine de longs métrages. Furent en particulier projetés à Toronto en première mondiale : Carmel, d’Amos Gitai, L’Affaire Farewell, de Christian Carion, Hadewijch, de Bruno Dumont, Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet, Moloch Tropical, de Raoul Peck, Partir, de Catherine Corsini, Le Refuge, de François Ozon, etc.

Vendeurs et acheteurs de films du monde entier se sont également bousculés en nombre étonnant, la crise économique n’ayant apparemment guère eu de prise sur le Festival. Il est vrai que le Festival fait tout pour que leurs conditions de travail soient idéales. Un service spécial leur est dédié, et permet des mises en contact faciles, et, surtout un véritable Festival parallèle au Festival public leur permet de voir dans des salles dédiées les films sans avoir à faire la queue avec le public. Du Chloe d’Atom Egoyan au Harry Brown dont Michael Caine est la vedette, du Cracks de Jordan Scott avec Eva Green, au Joneses mené par le duo Demi-Moore-David Duchovny, nombre de films inédits ont ainsi pu être vus et trouver une distribution internationale grâce au Festival.

Philippe J. Maarek